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« La transformation digitale est une question de survie pour les entreprises »

Jacques Platieau, Vice-Président et Country General Manager de IBM Belux.

La crise du coronavirus a montré à suffisance le caractère indispensable des outils digitaux pour la continuité de l’activité des entreprises dans un contexte de travail à distance. Pour Jacques Platieau, Vice-Président et Country General Manager de IBM Belux, cette crise a même été un accélérateur sans précédent de la transformation digitale.

Texte : Philippe Van Lil

Où en sont les entreprises belges en matière de transformation digitale ?

« Jusqu’il y a peu, elles accusaient en moyenne encore un peu de retard par rapport à nos pays voisins, à l’exception des grandes entreprises en connexion avec l’étranger. Depuis un an, ce retard a été résorbé grâce à une meilleure prise de conscience et une accélération des processus sur des thèmes tels que le cloud, l’intelligence artificielle, la cybersécurité et l’informatisation générale. »

La crise sanitaire du Covid-19 a-t-elle encore accéléré ces processus ?

« Oui, même de manière extrêmement importante ! Au-delà des réunions numériques et des échanges via mails, les entreprises ont dû mettre en place de nouvelles solutions pour effectuer le travail à distance. Il y a quelques jours, un député me disait que cette crise lui avait fait faire un bond de dix ans en avant sur la digitalisation de son environnement. »

« La transformation digitale est une question de survie pour les entreprises désireuses de poursuivre leur activité. Lors de la crise sanitaire, la problématique du travail à distance a impliqué que toutes les applications de type ERP, finance, marketing, CRM, échanges avec les partenaires et clients, etc., puissent se poursuivre de manière sécurisée dans le cadre d’un travail en réseau. »

S’il y a bien eu une prise de conscience au cours des derniers mois, c’est la nécessité d’appréhender la transformation digitale de manière beaucoup plus globale.

Entrevoyez-vous d’autres défis ?

« Une fois que les moyens de communication sont mis en place, de nombreuses questions se posent : comment assurer le maintien des valeurs de l’entreprise sans personne au bureau ? Comment s’assurer que les employés continuent à bien percevoir l’évolution stratégique de l’entreprise ? Comment définir la nouvelle communication ? Comment gérer le local et le global ? La partie culturelle n’est pas la moindre appréhender ! Par la suite, il faut encore à réfléchir à la concurrence, à la performance et à la compétitivité de l’entreprise. »

Tout cela exige que le management se réinvente…

J. P. : « Il faut effectivement qu’il fasse preuve de créativité. Et La transformation digitale est l’élément majeur de la solution. Ce que les sociétés étaient en train de gentiment transformer sur la base de solutions cloud avant la crise a pris désormais une ampleur inouïe. Avant la crise, nous commencions à implémenter ce que nous appelons le ‘chapitre II’, c’est-à-dire les étapes permettant, non plus de placer la messagerie sur le cloud – ça, c’était le ‘chapitre I‘ -, mais d’y placer les applications centrales – les ‘core applications’. La crise a accéléré la mise en œuvre de ces nouvelles technologies. »

On se dirige vers un monde du travail mixte, dans lequel on trouvera du présentiel physique en entreprise et la possibilité de télétravailler

Cela ne nécessite-t-il pas aussi des approches plus intégrées et transversales ?

« Juste avant la crise, la plupart des entreprises travaillaient en effet au coup par coup, tandis qu’un petit nombre d’entre elles étaient déjà un peu plus avancées. S’il y a bien eu une prise de conscience au cours des derniers mois, c’est la nécessité d’appréhender la transformation digitale de manière beaucoup plus globale, au niveau de l’ensemble de l’entreprise avec toutes ses composantes et toutes ses applications. »

Le télétravail est-il amené à plus entrer dans l’ADN des entreprises ?

« C’est une évidence ! On se dirige vers un monde du travail mixte, dans lequel on trouvera du présentiel physique en entreprise et la possibilité de télétravailler. Cela se fera de manière naturelle. D’une part, les travailleurs sont demandeurs car cela leur apporte des solutions en termes de confort, de mobilité, d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. D’autre part, avec la crise sanitaire, les employeurs ont compris qu’ils ne devaient pas craindre le travail à distance. »

Globalement, la crise aura été une opportunité fantastique pour les entreprises de repenser leurs procédures, process et objectifs.

Quels types de craintes ?

« Celle notamment que les collaborateurs ne sentent pas suffisamment motivés et concernés par l’entreprise, ses valeurs et sa culture. Jusqu’ici, les employeurs craignaient très souvent de perdre le contrôle sur le travail et l’implication des travailleurs en cas de télétravail. La crise a appris aux employeurs que cette crainte était injustifiée dans la toute grande majorité des cas. Mais cela leur a demandé d’approcher différemment les collaborateurs, avec un impact important dans la façon de gérer les ressources humaines. »

« Durant la crise, seuls dans quelques cas, on a connu des soucis liés au télétravail, par exemple en termes de productivité, d’efficacité ou de sécurisation des processus. Mais, globalement, la crise aura été une opportunité fantastique pour les entreprises de repenser leurs procédures, process, objectifs, etc. »

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