En incluant la durabilité dans ses indicateurs de performance clé, la banque Van Lanschot en fait une de ses valeurs intrinsèques. Depuis des générations, les entrepreneurs, particuliers et organisations à but non lucratif peuvent compter sur l’accompagnement personnalisé de leur banque privée et engagée pour la durabilité. Interview avec Erwin Schoeters, Staf Lavergne et Pieter De Ryck.
Tekst : Joris Hendrickx
Pourquoi les entrepreneurs et investisseurs particuliers devraient-ils choisir une banque privée qui met en avant la durabilité de toutes ses activités ?
Staf Lavergne : « Suivre les tendances ne nous intéresse pas ; nous tenons à notre rôle de pionniers. Autrement dit, nous voulons aller plus loin que les autres gestionnaires de fortune. Il est de notre devoir éthique et moral d’avoir un impact positif sur la société. Les portefeuilles d’investissement composés sans souci pour leur durabilité présentent un plus grand risque. Les entreprises qui ne se préoccupent pas de la durabilité rencontreront de plus en plus de difficultés à l’avenir, car toute la société opère activement ce changement. Les entreprises à la traîne perdent donc inévitablement en compétitivité. Nous avons commandité un scan de durabilité il y a deux ans. Il nous a appris que les jeunes attachent tout particulièrement de l’importance aux initiatives durables mises en place par les entreprises. Nous faisons le même le constat lors de nos entretiens avec les clients : les nouvelles générations les pousse à tenir compte de ce facteur. En outre, ces jeunes sont nos futurs employés. Pour attirer les jeunes talents, nous savons qu’il faut miser sur la durabilité. »
Comment un investisseur qui se rend chez Van Lanschot peut-il s’assurer que son portefeuille d’investissement comporte des entreprises durables ?
Pieter De Ryck : « Le premier pilier de notre stratégie de durabilité consiste à exclure des activités économiques trop néfastes, comme l’armement, l’industrie du tabac, la production d’énergie par combustion de charbon, les producteurs d’énergie polluants, les jeux d’argent, etc. »
Pour mener à bien la transition vers une société durable, nous entrons en dialogue avec chaque société et tentons de la convaincre de faire sa part.
Erwin Schoeters : « Mais cela va bien plus loin. En effet, nous ne pouvons nous permettre de manquer cette occasion de contribuer à la réduction des émissions de CO2 des sociétés dans lesquelles nous investissons. Pour mener à bien la transition vers une société durable et atteindre les objectifs climatiques, nous entrons en dialogue avec chaque société et tentons de la convaincre de faire sa part. Et c’est là que notre politique “Engagement & Voting” entre en scène. Nos trajets d’engagement comprennent quatre étapes. Tout d’abord, nous entamons le dialogue avec l’entreprise en question et attirons l’attention de la direction sur les points d’amélioration identifiés. Nous espérons que l’entreprise reconnaisse, dans un deuxième temps, l’existence de certains problèmes et qu’il convient d’y apporter une solution. À l’étape trois, l’entreprise confirme son engagement à remplir certains objectifs en matière d’ES dans une politique interne. Enfin, on passe à la pratique, par l’application de cette politique et les résultats sont au rendez-vous. »
« Nous suivons en permanence les progrès des entreprises avec lesquelles nous avons initié un trajet d’engagement. Chaque année, nous surveillons également la réduction des émissions de CO2 atteinte par chacune d’elles. Nos clients peuvent compter sur des portefeuilles d’investissements forts d’une intensité en particules fines inférieure de 50 % à celle de la concurrence. Nous mettons la barre très haut et ambitionnons d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, un des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. »
Chaque investissement que nous faisons a passé haut la main nos tests sur le plan de l’environnement, de la société et de la gouvernance.
Comment évaluez-vous les entreprises que vous incluez dans votre portefeuille ?
Pieter De Ryck : « Les clients sont en droit d’attendre de nous une gestion durable et discrétionnaire. Contrairement à d’autres gestionnaires de fortune, les investissements durables ne sont pas une option chez Van Lanschot, ils sont la norme. En plus d’un screening négatif et normatif et d’une politique “best-in-class”, notre processus d’investissement est tout à fait conforme aux objectifs en matière d’ESG. Cela signifie que chaque investissement que nous faisons a passé haut la main notre test de durabilité et coché les trois critères : environnement, société et gouvernance. Cela dépasse de loin le cadre de l’activité économique. En effet, un fabricant d’éoliennes peut travailler de manière plus durable qu’un autre. Il importe donc d’adopter une approche de la durabilité aussi large que possible. Il en va non seulement de l’environnement et du climat, mais aussi des êtres humains, de la société et d’une gestion vertueuse. »
Quels sont les points d’attention pour intégrer la durabilité dans son entreprise ?
Pieter De Ryck : « Il importe en premier lieu de créer le débat au sein de l’entreprise, afin que tous soient sur la même longueur d’onde. Pour ce faire, il faut identifier les différentes visions de la durabilité présentes dans l’entreprise. Soyez également bien conscient de ce que font vos concurrents afin de toujours avoir une longueur d’avance sur eux. »
Staf Lavergne : « La transparence et la communication avec nos clients sont primordiales. Chez Van Lanschot, tous les comptes annuels récents et toutes les fiches produits sont disponibles en ligne, avec la composition complète du portefeuille. Nous rédigeons également un rapport de durabilité sur nos portefeuilles d’investissement. »
La durabilité s’exprime-t-elle aussi au sein de votre organisation ?
Staf Lavergne : « Nos collaborateurs contribuent directement à nos efforts en matière de durabilité en proposant des initiatives. Nous avons par exemple un conseil ESG interne, équilibré en termes de genre et d’âge, qui réfléchit aux moyens de réduire encore notre empreinte carbone. »
Erwin Schoeters : « Nous donnons à chacun la possibilité de se porter candidat au conseil. Nous avons même eu du mal à effectuer une sélection tant l’intérêt pour le conseil a été grand ! Cela montre combien nos collaborateurs se préoccupent de ces questions. Et heureusement, car une approche durable ne marche que si elle est portée par l’ensemble de l’organisation. »