Pour beaucoup d’entreprises, compter dans leurs rangs des collaborateurs compétents issus d’origines ethniques différentes constitue un atout de poids. Grégory Luaba Déome et Maryse Sam, Cofondateurs et Administrateurs de Keep Dreaming, multiplient les actions pour accompagner les sociétés vers cet objectif souvent difficile à atteindre.
Maryse Sam
Cofondatrice
Keep Dreaming
Grégory Luaba Déome
Cofondateur
Keep Dreaming
À l’heure où l’on parle de plus en plus de diversité et d’inclusion, force est de constater que les personnes d’origine non belges peinent à progresser dans le monde de l’entreprise. « Certaines catégories d’individus, en particulier les Afro-descendants, ne parviennent pas à accéder à des postes à responsabilité en adéquation avec leurs compétences », déplore Grégory Luaba Déome. « Même quand elles/ ils occupent un emploi, la majorité reste souvent sous-qualifié par rapport à leur profil et leurs contrats de travail sont précaires. Ces freins entravent leur progression hiérarchique », renchérit sa collègue Maryse Sam.
Ce phénomène est d’autant plus paradoxal que nombre d’entreprises déclarent vouloir plus de diversité et rencontrer des difficultés pour trouver des candidats. « Les multinationales affichent généralement une stratégie ambitieuse en la matière. Dans le même temps, elles nous confient ne pas trouver les profils adéquats, alors qu’ils existent », pointe Maryse Sam.
Les multinationales affichent une stratégie ambitieuse en matière de diversité mais nous confient ne pas trouver les profils adéquats, alors qu’ils existent.
L’équipe de Keep Dreaming entend relever ce défi. « Nous ne sommes cependant pas une agence de recrutement », précise d’emblée Grégory Luaba Déome. « Notre mission est d’accompagner les entreprises qui souhaitent diversifier leur personnel, en jetant des ponts entre les personnes qui ne sont pas d’origine belge et les entreprises qui désirent les embaucher. Via notre projet You BELong notamment, nous organisons des rencontres et des événements qui favorise ce matching. » Aussi salutaire que soit cette démarche, « elle reste insuffisante devant l’ampleur des difficultés », reconnaissent nos interlocuteurs.
« Dans chaque entreprise où nous œuvrons, nous rencontrons des responsables personnellement impliqués pour faire bouger les choses. Malheureusement, dans les faits, les personnes d’origine étrangère sont souvent écartées lors du processus de recrutement. Si l’on désire aller au-delà des slogans marketings, les entreprises doivent se demander où résident ces blocages qui revêtent un caractère systémique et institutionnalisé, et sortir de certains processus de recrutement opaques. »