Cela fait des années que nombreuses voix s’élèvent en alertant que le challenge le plus fondamental auquel l’humanité va devoir faire face est le réchauffement climatique. Pour Idriss Goossens, fondateur du PropTech Lab, le secteur immobilier à un énorme rôle à jouer.
Le GIEC expliquait que si l’on ne réduisait pas de minimum 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, nous provoquerions un réchauffement de 2,7°C du climat, ce qui aurait des conséquences catastrophiques. Ces 24 derniers mois, nous assistons à une prise de conscience collective : le secteur de la construction et de l’immobilier n’est pas seulement la plus importante classe d’actif au monde mais c’est surtout le secteur qui a le plus de potentiel en matière d’impact positif sur l’environnement car il génère 42% des émissions de CO2. Ces émissions sont composées de 2 segments : le carbone intégré, généré par les matériaux de construction dans tout leur cycle de vie et le carbone opérationnel, c’est à dire les émissions produites par les bâtiments.
Favoriser l’innovation
Cette prise de conscience est accompagnée par l’implémentation d’un arsenal de régulations (Climate Law, EU Green Deal, Bauhaus Europe…) et de sanctions financières. Cela a contribué à prioriser, tant pour les locataires, que pour les investisseurs, la performance énergétique de l’immobilier comme critère de sélection. Cette évolution coïncide avec celle de la maturité technologique : la première vague de solutions – surtout software – a permis de monitorer l’efficacité énergétique, puis réduire la consommation énergétique utilisant l’Intelligence Artificielle. Cette première vague s’attaquait surtout au carbone opérationnel mais pas au carbone intégré. La prochaine vague d’innovations ne seront probablement pas des software mais du hardware, des nouveaux matériaux de construction, de nouvelles façons de faire du béton ou de l’acier. Face à ce challenge, il est crucial de pouvoir investir dans les bonnes technologies pour contribuer à leur développement et accélération commerciale, et c’est pour ça que nous travaillons sur le lancement d’un fond urbantech (climate tech, proptech, mobtech).
La première vague d’innovation s’est surtout concentrée sur le développement de solutions permettant une consommation énergétique plus rationnelle.
Par ailleurs, le plus grand problème, et le plus grand potentiel est lié à l’inventaire immobilier existant, pas aux nouveaux bâtiments. Il faut faire évoluer notre façon de valoriser les biens en intégrant le coût de ne rien faire. Pour finir, nous pensons qu’il est important de partager les bonnes pratiques, car comme l’a très bien dit Guy Grainger, Global Head of ESG chez JLL, la décarbonisation de l’environnement construit est « une course mais pas d’une compétition ».