Recruter est difficile. Conserver les talents nécessaires au développement de l’entreprise aussi. Chacun est conscient que le chantier du marché de l’emploi est immense et que la responsabilité politique pour faire avancer la chose, écrasante. Quels leviers à partir de 2024 ? Arnaud Le Grelle, Directeur Wallonie/Bruxelles de Federgon.
1. Valoriser le travail en activant mieux
Relever le taux d’emploi vers le seuil bienfaiteur de 80 % ne se réalisera pas en 2024. Pourtant, là sera la clé de la législature. Il faut transformer l’activation des demandeurs d’emploi et activer les malades de longue durée formant la cohorte la plus importante qui freine l’atteinte des 80 %.
2. Lutter contre le vieillissement
Ou plutôt lutter contre une vieille culture en supprimant les régimes de chômage avec compléments d’entreprise. Élargir les flexijobs à tous les secteurs pour faciliter le travail des pensionnés. Et surtout, libérer les politiques salariales où les critères d’ancienneté compliquent la valorisation des seniors.
3. Faciliter les transitions entre statuts
Éviter la case chômage lors d’un licenciement est une évidence. Le trajet emploi-emploi, accompagné par un tiers, doit devenir la norme. Et quand on parle de statuts, il faut résolument prendre à bras le corps le rapprochement de ceux-ci.
4. Le bien-être est incontournable dans une politique RH
Dans une enveloppe constante, il faut faire de la place pour un budget individuel « bienêtre ». La politique « top-down » qui régit le bien-être en entreprise est insuffisante.
Plus que jamais, 2024 est une année cruciale. L’emploi est le cœur de notre vivre-ensemble. Et seuls ces grands travaux rendront possibles une GRH plus efficiente et plus apaisée au bénéfice des travailleurs et des entreprises.
5. Moderniser
Moderniser Les procédures de recrutement restent un défi . De même que l’innovation dans l’accompagnement vers l’emploi. Les services publics de l’emploi devront s’appuyer sur l’immense réservoir de talents sur le marché pour accompagner plus et mieux des publics de plus en plus divers, vers et dans l’emploi.
6. Former
Les aides à la formation sont structurellement orientées à la baisse. Et les besoins sont appelés à exploser. Il reste à inventer les formes qui permettront de créer les conditions d’un apprentissage permanent, en complément des canaux formels.
7. Briser le tabou migratoire
Il faut autoriser une migration économique, accélérer et simplifier le permis unique, et permettre aux employeurs de développer des politiques de logement, voire de garde d’enfants. Il faut créer un motif « métier en pénurie » pour autoriser le recours au travail intérimaire.