De nos jours, il ne suffit plus de proposer un salaire attrayant pour espérer attirer ou garder les meilleurs profils sur le long terme. Grégory Van Michel, Gérant-Associé du cabinet d’expertise comptable BCGFI, souligne l’importance de multiplier les initiatives innovantes pour accroître la motivation et le bien-être de ses collaborateurs.
Grégory Van Michel
Gérant-Associé
cabinet BCGFI
Àl’heure actuelle, comme bien d’autres, la profession d’expert-comptable souffre d’une forte pénurie de talents. Bien entendu, la rémunération reste une donnée essentielle pour les attirer et les retenir. « Augmenter le salaire pour rester compétitif s’avère néanmoins délicat. Nous sommes fortement taxés en Belgique, surtout dans les tranches d’imposition les plus élevées », estime Grégory Van Michel. « Toutefois, une politique d’optimisation fiscale imaginative permet de trouver des marges de manœuvre. BCGFI – acronyme de Bureau de Comptabilité, de Gestion et de Fiscalité – propose une large gamme d’avantages extralégaux pour augmenter le salaire net de ses 16 collaborateurs : chèques-repas, voiture de société, congés payés… En outre, la CCT 90 permet d’octroyer un bonus équivalent à un 14e mois. »
Des initiatives surprenantes
Le salaire ne fait cependant pas tout. Dans ses approches innovantes, BCGFI entend faire du lieu de travail un écosystème centré sur l’échange et le bien-être. Cette démarche commence dès l’accueil des nouveaux venus : « On mise beaucoup sur la formation, avec une phase d’onboarding qui fait la part belle au parrainage par les membres du cabinet les plus expérimentés. Ils connaissent tous les rouages de la boîte. » Par la suite, les relations professionnelles sont consolidées de différentes manières. « Nous faisons au moins une activité de team building par semestre, du karting par exemple. On a aussi créé un espace détente au sein de l’entreprise. Il permet de socialiser avec les autres membres de l’équipe et de créer du lien. Par ailleurs, toujours en matière de bien-être, nous offrons aussi des formations à la gestion du stress et des massages assis un fois par trimestre pour évacuer le stress. »
Augmenter le salaire pour rester compétitif s’avère délicat. Toutefois, une politique d’optimisation fiscale imaginative permet de trouver des marges de manœuvre.
L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée constitue un autre enjeu tout aussi fondamental en matière de bien-être. « Nous permettons 1 ou 2 jours de télétravail par semaine et nous sommes flexibles au niveau des horaires de départ et d’arrivée au bureau. En outre, s’ils le désirent, nos employés ont la possibilité de faire leurs 38 heures hebdomadaires en quatre jours et demi, ce qui leur permet de ne pas venir au cabinet le mercredi ou le vendredi après-midi. Bien sûr, s’ils préfèrent suivre des horaires de travail plus conventionnels et venir tous les jours en partant plus tôt, ils sont également libres de le faire. » Cette politique d’entreprise s’étend aussi aux heures supplémentaires : « Nous avons fait le choix de ne pas les rémunérer. À la place, nous offrons d’office cinq jours de récupération par an. »
Pari tenu
La crise du recrutement est sans conteste un phénomène général à l’heure actuelle. Dans le domaine de l’expertise comptable, le phénomène s’accroît encore parfois en raison d’une image désuète qui assimile le comptable à une personne austère qui ne ferait que manipuler des chiffres à longueur de journée. « Nous cassons complètement cette image. Nous encourageons le dynamisme et la créativité, en incitant notamment les collaborateurs à développer leurs compétences dans des domaines différents de la comptabilité et à prendre part à la gestion quotidienne de l’entreprise. Nous avons opté pour un style de management basé sur la transparence, l’échange et l’écoute », nous confie encore notre interlocuteur.
Nous encourageons la créativité, en incitant notamment les collaborateurs à développer leurs compétences dans des domaines différents de la comptabilité.
Toutes ces mesures portent leurs fruits. « Leur impact sur la stabilité de l’équipe est largement positif », estime Grégory Van Michel. « À nos débuts, il y a une vingtaine d’années, les collaborateurs nous quittaient en moyenne après deux ans. Aujourd’hui, nos diverses initiatives les incitent à rester, car ils se sentent bien ici. Les plus anciens membres de notre firme sont là depuis neuf ans déjà. » L’accent mis sur le bien-être et l’échange a également entraîné des répercussions sur la productivité : « Nous sommes entourés de professionnels passionnés et rigoureux. Ils sont véritablement impliqués dans la vie de l’entreprise. »