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Pouvoir de la Wallonie

Une symbiose industrielle vertueuse entre la terre et la pierre au cœur de l’économie wallonne

En collaboration avec
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Le projet MC² – Mineral Circular Center – vise à promouvoir la symbiose industrielle entre les acteurs wallons du secteur terre et pierre. Olivier Bontems, Directeur Energie & Solutions durables chez IDETA, nous détaille le bien-fondé de cette démarche qui associe plusieurs parties prenantes.

Oliver Bontems

Directeur Energie & Solutions durables chez IDETA

En quoi consiste MC² ? 

Olivier Bontems : « MC² est un écosystème dont l’objectif est de favoriser les symbioses industrielles dans le cadre de la circularité des matériaux. Le gouvernement wallon finance la démarche via Circular Wallonia, la stratégie de déploiement de l’économie circulaire la plus importante sur notre territoire. La mission de l’agence de développement territorial IDETA est de faciliter les synergies, tout en soutenant la recherche et l’innovation, en collaboration avec des partenaires comme le Centre de recherche et développement Terre et Pierre (CTP) ou la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme de l’UCLouvain (LOCI). Ces développements collaboratifs permettent une réflexion commune sur un meilleur usage de matériaux comme le sable, la terre et la pierre, afin d’améliorer les performances et la durabilité des réalisations du secteur de la construction. Le focus est mis sur l’exploitation et la valorisation à 100 % des gisements naturels ou issus du recyclage. »

Ce qui serait tout bénéfice aussi pour le secteur de la pierre… 

O. B. : « À travers ce projet, notre volonté est en effet aussi de valoriser le savoir-faire wallon de ce levier économique majeur qui génère un grand nombre d’emplois directs et indirects. Soutenir nos industries locales est une priorité du gouvernement wallon. IDETA joue un rôle de courroie de transmission pour que des ressources locales comme le ciment, la pierre bleue, les granulats, le sable et les briques, qui sont localement disponibles, soient utilisées dans le circuit local. Il est absurde par exemple d’aller se procurer de la pierre chinoise ou indienne, alors que nous disposons d’une pierre wallonne d’excellente qualité. En outre, dans le contexte actuel, avant de parler de réindustrialisation, il est crucial de conserver les industries existantes. C’est clairement l’un de nos objectifs. »

Quels sont les bénéfices environnementaux du projet ? 

O. B. : « Cette démarche de symbiose industrielle a pour objectif de raisonner les ressources et la circularité. Tout l’enjeu est de favoriser la mise en place d’une économie durable et résiliente. Il est question non seulement de réduire l’empreinte carbone, mais aussi de favoriser une exploitation raisonnée des ressources. Les matériaux issus des carrières, qui représentent une richesse naturelle pour la Wallonie, ne sont pas illimités. Il faut donc veiller à ce que 100 % du gisement extrait puisse être valorisé dans différentes filières, par exemple en utilisant les couches de terres enlevées lors de l’extraction de la pierre dans les briqueteries.  Puisque certaines de ces terres ne peuvent pas être utilisées dans les briqueteries, nous menons des projets de recherche industrielle, en collaboration avec les industriels, le Centre Terre et Pierre et les universités afin de mieux les valoriser. » 

Quels sont vos autres projets en matière de circularité ? 

O. B. : « On peut citer le projet DUN3S, dont l’objectif est la réutilisation des sables recyclés dans le secteur de la construction afin de limiter l’extraction des ressources naturelles. Un autre exemple est la valorisation des résidus, appelés ‘boues de sciage’, issus de l’extraction et de la taille de pierres ornementales telles que la Pierre Bleue de Belgique. Ces résidus pourraient être utilisés par certaines industries. Notre mission est ici de trouver de nouvelles filières de valorisation. Précisons que la circularité ne se limite pas à une boucle fermée où chaque matériau serait totalement recyclé. D’une part, il y a des pertes inévitables ; d’autre part, certains volumes de matériaux sont nécessaires pour les travaux d’infrastructure et de rénovation de bâtiments, ce qui nécessite l’apport de matériaux naturels. C’est pourquoi, dans le secteur de la construction, qu’il s’agisse de bâtiments ou de travaux publics, il est contre-productif d’opposer recyclage et matériaux naturels. »

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