La Wallonie a la chance de disposer d’un sous-sol riche d’une grande diversité de pierres ornementales et de construction. Capucine Bertola, Géologue chez Pierres et Marbres de Wallonie, nous en présente le caractère exceptionnel.
Capucine Bertola
Géologue chez Pierres et Marbres de Wallonie
Créée en 1990, l’asbl Pierres et Marbres de Wallonie regroupe 35 carrières de pierres ornementales. Sa mission : promouvoir l’usage de ces matériaux locaux via les réseaux sociaux, des événements – salons, expositions, conférences – et d’autres actions de formation et d’expertises auprès des particuliers, des professionnels et des instances publics. Ces actions de valorisation sont particulièrement fondées. La nature s’est en effet montrée très généreuse dans le sud du pays. On n’y dénombre pas moins d’une vingtaine de sortes de pierres naturelles, du calcaire au grès schisteux, en passant par les quartzites, les arkoses et les grès. « La pierre naturelle est l’une des trois ressources les plus importantes de la Wallonie. La Belgique jouit d’un savoir-faire séculaire dans le secteur de la pierre dont elle peut être fière », relève Capucine Bertola.
La pierre naturelle est l’une des trois ressources les plus importantes de la Wallonie.
Un matériau aux nombreux atouts
Ces pierres naturelles de teintes variées sont utilisées tant pour l’habitat en parement ou en dalle mais aussi pour l’aménagement des jardins et des espaces publics (trottoirs, voiries). « La pierre naturelle est un matériau qui ne nécessite pas beaucoup d’énergie à sa fabrication. Elle est en outre réemployable à l’infini et, bien placée, elle peut permettre une infiltration des eaux dans le sol. » Au-delà des aspects esthétiques et utilitaires, l’exploitation de pierres locales dynamise l’ensemble du tissu économique de la Belgique. Le secteur offre en effet quelque 800 emplois directs et 2.400 indirects. En outre, privilégier l’usage des ressources de notre sous-sol par rapport aux pierres importées, principalement d’Inde ou de Chine, est bien sûr bénéfique à la préservation de l’environnement : « Transporter de larges quantités de matériaux depuis des pays lointains est une activité très énergivore et donc très polluante. Si l’on veut diminuer notre empreinte carbone, il faut absolument accorder la priorité aux pierres locales. Elles ont de nombreux atouts et répondent aux enjeux actuels », conclut Capucine Bertola.
Privilégier les pierres locales, c’est réduire notre empreinte carbone.