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Pouvoir de la Wallonie

L’immobilier wallon a besoin d’un soutien à long terme

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Société familiale wallonne, la S.A. Klinkenberg est active dans la construction neuve et la rénovation depuis une cinquantaine d’années. Son administrateur délégué, Christophe Klinkenberg, nous éclaire sur les défis majeurs auxquels son secteur est confronté.

Christophe Klinkenberg

Administrateur délégué

À quels défis votre secteur doit-il faire face ? 

Christophe Klinkenberg : « Face à la diminution structurelle du volume de construction de logements neufs, le marché doit s’orienter vers une rénovation énergétique intelligente du bâti existant. Cela passe par un accompagnement plus personnalisé de nos clients afin de les aider à trouver les meilleures solutions dans leur manière de produire, stocker et consommer l’énergie. Il faut pouvoir subvenir à des besoins de l’habitation tels que le chauffage ou la mobilité électrique. Il en découle un autre challenge de taille : disposer des compétences nécessaires pour répondre efficacement à ces enjeux. Avec la digitalisation de notre quotidien, les formations techniques de base ne sont plus adaptées aux demandes actuelles. Depuis cinq ans, nous investissons dans un centre de formation en interne. Celui-ci a pour but, d’une part, la formation de jeunes techniciens au métier de base et, d’autre part, le maintien d’une évolution continue de nos collaborateurs expérimentés. » 

Quels genres de formations proposez-vous ? 

Ch. K. : « Nous proposons deux types de formations. Le premier est destiné aux personnes ne disposant que peu, voire pas du tout de connaissances dans le domaine. Cette formation prend de six mois à deux ans en fonction du profil et du bagage initial du candidat. Elle inclut l’acquisition de compétences techniques dans nos divers métiers – électricité, chauffage, ventilation, sanitaire, panneaux photovoltaïques, bornes de recharge, batteries, alarmes, etc. -, mais aussi des notions de savoir-être, comme la capacité à bien s’intégrer dans une équipe. Aujourd’hui, 11  % des 220 membres de notre personnel ont suivi cette formation initiale dans notre centre. Le second type de formations s’adresse à nos collaborateurs dans le cadre de la formation continue, notamment en matière de rénovation énergétique. Nous cherchons à créer des équipes flexibles capables d’intervenir de manière polyvalente. Aujourd’hui, le marché tend bien plus vers la rénovation que vers le neuf ; ceci demande de nouveaux besoins en termes de métiers. »

Le marché doit s’orienter vers une rénovation énergétique intelligente, soutenue par des compétences adaptées et un accompagnement personnalisé.

Sur quels types de chantiers opérez-vous ? 

Ch. K. : « Nous apportons des solutions multitechniques – électricité, HVAC, énergétiques, sécurité – à l’ensemble du bâti wallon, qu’il s’agisse de bâtiments tertiaires, résidentiels multirésidentiels, qu’ils soient neufs ou à rénover. De plus en plus de clients nous sollicitent notamment pour réfléchir à des solutions énergétiques telles que la production, le stockage et la restitution d’énergie via des bornes adaptées à leurs infrastructures. En réalité, nous avons une capacité d’adaptation importante de nos équipes pour répondre à toute demande en techniques spéciales. Nous sommes en mesure de répondre aussi bien à la simple rénovation d’un studio de 50m² qu’à des chantiers de grande envergure comme la nouvelle menuiserie de châssis de Pierret à Libin, qui fait 30.000 m². Enfin, nous menons aussi des projets de recherche afin d’innover continuellement dans notre secteur. » 

Comment envisagez-vous l’avenir de votre secteur ? 

Ch. K. : « Actuellement, les plans gouvernementaux de relance socio-économique et les diverses mesures fiscales génèrent encore de nombreux marchés, notamment dans le domaine de l’efficacité énergétique. Les marchés auxquels nous répondons aujourd’hui seront réalisés dans les 12 à 18 prochains mois. Mais qu’en sera-t-il après ça  ? Il est essentiel que le soutien à notre secteur se poursuive, notamment au-delà de juin 2026, date limite pour l’utilisation des fonds européens. Le risque est grand que les demandes diminuent considérablement l’année prochaine, créant ainsi un vide sur le marché. Sans soutien, de nombreuses entreprises pourraient être confrontées à de graves difficultés. Il est aussi essentiel de soutenir les marchés publics, car notre secteur ne peut pas se reposer uniquement sur les marchés privés. La suite des plans de relance conditionnera en outre en grande partie la capacité de la Wallonie à atteindre ses objectifs européens en matière d’économie d’énergie. Ce défi prendra d’autant plus d’ampleur avec l’arrivée du nouveau gouvernement et les impacts financiers américains. »

Il est essentiel que le soutien à notre secteur se poursuive au-delà de 2026.

Il y a cependant encore une forte demande dans le privé… 

Ch. K. : « En effet, notamment pour la rénovation de bâtiments, y compris les logements sociaux. On estime qu’en Wallonie, il faudrait rénover une soixantaine de logements par jour. Cependant, notre secteur est largement en dessous de cet objectif en raison de la pénurie de personnel, d’autant plus que le métier évolue et ne cesse de se complexifier. Il ne se limite plus à des tâches simples comme installer une prise ou un interrupteur. La domotique a fait par exemple son entrée, avec des solutions permettant une gestion intelligente de l’énergie. Le fait de développer toutes ces techniques nous expose à des défis variés. Heureusement, pour ce qui concerne la société Klinkenberg, nous avons notre centre de formation et une approche multi-technique qui nous permettent de répondre à une large variété de demandes provenant des secteurs privé, public et tertiaire. »

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