Les plateformes de jeux de hasard sont devenues monnaie courante. A priori, elles ont beaucoup en commun. Pourtant, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que certaines ne sont en rien régulées, tandis que d’autres s’efforcent de contribuer à l’essor digital de la Wallonie. Et ceci dans le respect de leurs collaborateurs et de leurs clients, comme le souligne Emmanuel Mewissen, CEO de Gaming1.
Emmanuel Mewissen
CEO de Gaming1
En quoi consiste votre activité ?
Emmanuel Mewissen : « Nous faisons partie de la fun économie. Le cœur de notre activité est centré sur les casinos et les paris sportifs, mais nous sommes également présents dans la restauration, l’hôtellerie et les bars sportifs. À l’heure actuelle, Gaming1 compte plus de 1.600 collaborateurs, dont près de 1.000 en Belgique. Notre quartier général est à Liège, où notre équipe chargée du développement digital et de l’e-commerce est composée de profils variés, du codeur au spécialiste du marketing, avec environ une cinquantaine de métiers IT différents au total. »
Quel rôle remplissez-vous dans le développement de la Wallonie ?
E. M. : « Nous sommes l’une des rares sociétés wallonnes à être autant impliquée dans l’économie digitale. Vu le retard de la Belgique dans ce domaine, il est impératif de miser sur des activités à très haute valeur ajoutée pour accélérer notre redéploiement socio-économique. Nous pouvons être fiers de notre réussite dans le cadre de la transition digitale, d’autant plus que nous proposons une offre entièrement régulée. Ceci n’était pas gagné d’avance, le défi était important. »
Nous sommes l’une des rares sociétés wallonnes à être autant impliquée dans l’économie digitale, un levier clé pour le redéploiement socio-économique.
Pourquoi ?
E. M. : « Car la Belgique n’a légiféré en la matière qu’à partir de 2011. A l’époque, les concurrents étrangers déjà présents sur le marché opéraient dans une zone de flou juridique. Malgré leur avance, nous avons tout de même réussi à rattraper ce décalage en opérant en toute légalité et dans le respect des joueurs. Nous développons un programme nommé ROBIN, pour ‘Responsible Online Behavior INdicators’ ; il prend à bras-le-corps le problème de l’hyperconsommation des contenus en ligne. En se basant sur les données individuelles de chaque client, ce logiciel peut l’avertir dès qu’il a un éventuel comportement à risque en termes d’assuétude, lui offrir des conseils personnalisés ou limiter son temps de jeu. Ceci est l’avenir d’une consommation digitale saine et responsable. »
Quels sont les autres aspects liés à la régulation de votre offre ?
E. M. : « Nous respectons intégralement la loi belge, en l’appliquant à la lettre, à commencer par la fiscalité, d’un côté, et par l’encadrement de l’accès aux jeux de hasard, de l’autre. Ainsi, les gens qui sont en médiation de dettes et les jeunes de moins de 21 ans ne peuvent pas jouer sur nos casinos en ligne ou nos sites de paris sportifs. De même, les personnes fichées à la Centrale des crédits aux particuliers ne disposent que d’un accès limité à nos plateformes. »
Toutes les sociétés de paris en ligne ne semblent pas opérer de la sorte…
E. M. : « Il existe en effet beaucoup de sites de jeux illégaux. Ils opèrent généralement depuis l’étranger et ne sont en rien conformes avec la législation belge. Ajoutons aussi que ces sociétés n’engagent pas de personnel en Belgique et qu’elles ne sont taxées ni chez nous ni à l’étranger, elles représentent une forte concurrence déloyale pour notre secteur. Elles constituent aussi un véritable danger pour les joueurs. À l’inverse, la participation de Gaming1 à la Belgian Association of Gaming Operators (BAGO) consacre notre engagement à ne pas laisser les consommateurs et les citoyens seuls face aux comportements de ces prédateurs. »
Gaming1 s’engage pour une offre régulée, légale et respectueuse, en soutenant une économie digitale.
Votre engagement sociétal s’étend-il au-delà de cet aspect ?
E. M. : « Oui. Vu que l’industrie du loisir n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur, nous nous donnons aussi pour missions non seulement d’être irréprochables sur le plan légal, mais aussi de mener des actions pour gagner l’appréciation de nos concitoyens. Ceci commence en interne, où nous avons mis en place toute une série de mesures destinées à améliorer le bien-être de nos salariés. Cela nous a valu d’être désignés Top Employer depuis plusieurs années. Par ailleurs, nous prenons à cœur notre engagement à l’égard du respect des critères ESG, qui concernent l’environnement, le social et la bonne gouvernance. Nous venons aussi de recevoir la Silver Medal au classement Ecovadis, ce qui n’est pas anodin avec des critères de plus en plus exigeants. »
Quelles actions menez-vous hors de votre entreprise ?
E. M. : « Chaque année, nous organisons des Charity Events au profit de multiples associations liégeoises, notamment celles liées à l’enfance ou œuvrant pour l’intégration des personnes atteintes de handicaps. Cette année, par exemple, nous avons distribué plus de 75.000 euros pour les Prix Ardent et nous avons organisé un tournoi de poker pour soutenir les Restos du Cœur. De telles actions ne sont en rien du ‘social washing’ ; elles sont réellement en phase avec les valeurs de notre entreprise et avec cette solidarité typiquement wallonne. Pour nous, c’est aussi un moyen de reconnecter nos employés spécialisés dans le digital avec le réel. Tout le monde y est gagnant ! »