Lui-même entrepreneur avant de devenir ministre, David Clarinval connaît les challenges qui animent la vie des indépendants. Parmi ceux-ci, il y a la guerre des talents qui fait rage dans plusieurs secteurs.
Vice-Premier ministre en charge notamment des Indépendants, des PME et de l’Agriculture, David Clarinval n’a pas toujours été actif dans le monde politique. Le natif de Bièvre a d’abord travaillé dans l’entreprise familiale, après ses études. « J’ai travaillé avec mon père au sein de l’entreprise Clarinval Constructions dès 2005, avant de prendre sa relève en 2015. J’ai été quelques années le cogérant de l’entreprise, mais ce n’était pas compatible légalement avec ma fonction de ministre. C’est ma sœur Sophie qui s’occupe donc aujourd’hui de la gestion quotidienne de cette entreprise de près 50 personnes. Toutefois, je suis encore actionnaire à 50%. Il s’agit pour moi d’une expérience fondamentale et capitale. C’est quand on a les mains dans le cambouis qu’on sait comment agir concrètement. », raconte-t-il.
Compétitivité et défis d’avenir
Pour pérenniser et encourager la création d’entreprises, David Clarinval a comme maître-mot la compétitivité. « C’est le challenge actuel majeur. Il faut la rétablir, la restaurer, l’augmenter dans un monde en constante évolution. C’est pour cela qu’il faut mettre en place notamment une réforme fi scale qui doit récompenser celles et ceux qui travaillent, mais aussi aider les entreprises qui doivent faire face à la guerre des talents. Par exemple, il faut s’inspirer du régime fiscal des chercheurs qui fonctionne très bien au niveau de la biotech et qui devrait être élargi à d’autres secteurs pour leur permettre de conserver leurs talents. », poursuit-il.
Cette réforme fi scale, qui est dans les cartons du futur gouvernement Arizona, doit donc aider les entreprises dans cette guerre des talents, qu’on parle de pénurie ou de rétention des meilleurs éléments. « Cette pénurie se traduit à différents niveaux. Dans certains cas, ce sont des cadres expérimentés qui manquent. Dans d’autres, des professions techniques ou de soin qui sont en pénurie. Là, on sait que la récompense salariale est un facteur important de motivation. C’est en passant par une réforme fi scale qu’on pourra faire en sorte d’encourager des professions essentielles au fonctionnement de l’économie et de la société au sens large » avance-t-il. « Par ailleurs, on voit aussi souvent une mauvaise adaptation entre l’off re et la demande au niveau de la main-d’œuvre dans beaucoup de métiers. C’est à cela que je pense quand je dis qu’il faut penser à récompenser celles et ceux qui travaillent. En faisant cela, on va créer des vocations dans ces secteurs en pénurie. Tout cela passe aussi par une réforme du marché du travail, en accompagnant les gens via des formations, et en activant ceux qui ne travaillent pas. »
Face à des métiers et des modes de consommation qui évoluent, d’autres questions se posent également comme l’évolution du statut social des indépendants ou les réformes du travail sur la question, notamment, de la flexibilité des travailleurs.
Dans un monde en constante évolution, la compétitivité et une réforme fi scale adaptée sont essentielles pour répondre aux défi s de la guerre des talents.