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Gestion de Patrimoine

Investir dans l’art, d’abord par plaisir 

En collaboration avec
© PHOTO : SALVADOR MANIQUIZ.
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© PHOTO : SALVADOR MANIQUIZ.

Acquérir une œuvre d’art peut être synonyme d’une stabilité financière pour les uns ou d’un placement rentable à moyen terme pour les autres. Selon Honorine d’Ursel, Head of Brussels Office chez Dorotheum, si l’on veut réaliser un bon investissement, il faut surtout acheter ce qu’on aime vraiment. 

Honorine d’Ursel

Head of Brussels Office chez Dorotheum

Au service des collectionneurs 

La position centrale de Bruxelles en Europe en fait une véritable plaque tournante dans le domaine du marché de l’art. Le Dorotheum de Vienne, la plus ancienne salle de vente au monde, ne s’y est pas trompé en y ouvrant sa première succursale étrangère en 1996. « Nous ne sommes pas des consultants en art », précise d’emblée Honorine d’Ursel. « Toutefois, nous n’hésitons pas à faire des suggestions à nos clients habitués des lieux. Si, par exemple, j’examine des tableaux de maîtres anciens flamands dans le cadre d’une expertise et si je sais qu’un client est féru de ce type de tableaux, je lui en ferai part. » 

Les missions de Dorotheum Brussels sont en réalité très larges : fournir des conseils avisés sur l’achat et la vente d’œuvres d’art de grande valeur, organiser des expéditions, assister aux enchères lors des ventes, etc. « Notre connaissance approfondie des tendances du marché permet d’indiquer à nos clients les moments opportuns pour acquérir ou vendre une œuvre. Si, par exemple, quelqu’un désire en vendre une et si nous estimons que le marché est difficile, nous préférons lui conseiller de temporiser, si c’est possible. Même chose en matière d’acquisition. Lorsqu’on désire constituer la collection de ses rêves, il faut se montrer particulièrement patient… C’est souvent le projet de toute une vie… voire de plusieurs générations d’une même famille ! » 

Tendances actuelles 

Trois critères sont essentiels lors du choix d’une œuvre : sa qualité, son sujet et sa provenance. « De nos jours, dans la peinture ancienne, les paysages et les scènes de genre ne plaisent par exemple plus autant qu’auparavant. A l’inverse, les tableaux des artistes germaniques des XVe et XVIe siècles continuent à tirer leur épingle du jeu, de même que les œuvres ayant pour thème la folie à la manière de Jérôme Bosch. Dans le domaine de l’art moderne et contemporain, on sent une tendance à nouveau pour les œuvres plus figuratives, nous confie Honorine d’Ursel, particulièrement au fait des tendances du moment. 

Pour ce qui est de la provenance d’un objet, une œuvre ayant appartenu à une collection prestigieuse atteindra généralement des prix bien plus élevés qu’une œuvre similaire d’origine indéterminée. « Récemment, nous avons mis aux enchères un diadème orné de diamants qui avait appartenu à la dernière fille de Sissi, Marie-Valérie. C’était certes un bel objet, mais il n’était pas d’une facture exceptionnelle non plus. Malgré tout, en raison du prestige associé aux Habsbourg, il a été acheté pour une somme trois fois supérieure à son estimation initiale. » 

Investir avec son cœur 

Si l’on se focalise sur l’investissement dans l’art d’un strict point de vue financier, on peut dégager quelques grands principes. En général, les artistes anciens restent des valeurs sûres. Leurs œuvres sont cependant moins susceptibles de prendre beaucoup de valeur rapidement, sauf si le tableau initialement attribué à un peintre flamand méconnu par exemple se révèle être… un Rembrandt ! Même chose pour les bijoux, qui peuvent constituer un investissement rentable, pour peu qu’ils soient de style classique ou qu’ils aient été réalisés par un créateur de renom. Néanmoins, nous avertit Honorine d’Ursel, « la qualité de l’exécution d’un objet reste primordiale aux yeux des acheteurs. Les objets de moindre qualité ne se vendent pas très bien, tandis que ceux de premier plan seront toujours plébiscitées par les passionnés. Ils sont même prêts à débourser des sommes considérables pour une œuvre exceptionnelle. » 

Pour ceux qui désirent faire de belles plus-values sur une courte période, l’art contemporain apparait plus attractif. « Beaucoup espèrent doubler voire tripler leur mise en l’espace de quelques années. C’est possible, mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un pari risqué. On ne peut jamais connaître à l’avance l’évolution de la cote d’un artiste », nous met en garde notre interlocutrice. « Parfois, on assiste même à la décote soudaine d’œuvres contemporaines qui s’échangeaient jusque-là à des prix très élevés. » 

Compte tenu de tous ces éléments, il apparaît évident que nul ne peut prédire l’avenir d’une œuvre. En accordant la priorité aux seuls profits potentiels, on risque surtout de passer à côté de ce qui fait la spécificité du marché de l’art… l’art pour l’amour de l’art ! « Personnellement, je trouve qu’il vaut mieux acheter une œuvre qui nous émeut, pour laquelle on a un véritable coup de cœur. Même si on ne peut pas réaliser de plus-value énorme pour sa revente éventuelle, on en tirera toujours infiniment de satisfaction en la contemplant au quotidien », conclut Honorine d’Ursel. 

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