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Opinion

Économie décarbonée : actions publiques ambitieuses pour une transition économiquement soutenable

Frédéric Panier CEO D’AKT.

Engagée dans un cadre climatique européen et régional, la Wallonie poursuit une transition énergétique pleine d’opportunités mais aussi de défis. Si les leviers pour y parvenir sont identifiés, leur déploiement reste freiné. Des mesures publiques claires et ambitieuses sont indispensables pour assurer l’atteinte des objectifs tout en garantissant la soutenabilité économique.

Frédéric Panier, CEO d’AKT, l’organisation qui représente les entreprises wallonnes, juriste et docteur en économie publique (Stanford University), revient sur l’innovation réglementaire à mettre en œuvre pour permettre aux entreprises d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre. La Wallonie se trouve à la croisée des chemins. Face à l’urgence climatique, elle s’est engagée, aux côtés de l’Union européenne, à réduire ses émissions de CO2 d’ici 2030. Ces objectifs s’inscrivent dans un consensus large parmi les acteurs économiques wallons. Si cette transition énergétique constitue une véritable opportunité, le cadre actuel place les entreprises en difficulté. Sans mesures correctrices, le risque d’un recul de l’activité économique et de la disparition de certains secteurs en Wallonie est bien réel. 

Les entreprises wallonnes ont d’ores et déjà identifié les leviers prioritaires pour réussir la transition : l’électrification des usages, la production et l’utilisation d’énergie décarbonée, le captage et le stockage du carbone (CCS), et l’amélioration de l’efficacité énergétique. 

C’est aujourd’hui que le gouvernement doit décider et agir. Il est temps de passer de la théorie à une mise en œuvre des mesures concrètes déjà sur la table.

Ces mesures sont bien connues, et leur nécessité est largement partagée par les acteurs économiques. Pourtant, leur déploiement reste freiné par des obstacles significatifs : prix élevés et non concurrentiels de l’électricité, lenteur des procédures administratives relatives aux permis, insuffisance des infrastructures électriques et de CO2, incertitudes géopolitiques et cadre réglementaire parfois inadapté. 

Le soutien financier constitue un autre pilier essentiel. Il doit, a minima, être comparable à celui proposé par les pays voisins pour soutenir leur tissu industriel. Cela implique la mobilisation du fonds Kyoto wallon, un accès renforcé aux financements européens, ainsi qu’un engagement politique fort pour défendre les intérêts wallons à Bruxelles. 

Pour réussir cette transformation, une vision claire et partagée s’impose, ainsi qu’un renforcement de la coopération entre pouvoirs publics et entreprises. Les décisions d’investissement à long terme se prennent maintenant. Il en va de l’avenir industriel et environnemental de la Wallonie. 

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