La situation économique mondiale est en plein bouleversement. Incertitudes géopolitiques, tensions sur la chaîne d’approvisionnement, hausse des défaillances… Nos entreprises font face à de multiples enjeux, notamment en termes de solvabilité. Dans ce contexte, l’assurance-crédit s’impose comme une solution pertinente pour se protéger et se développer. Les explications de Carine Pichon, CEO Western Europe & Africa, et d’Alexandre Lacreu, Country Manager BeLux de Coface.
Carine Pichon
CEO Western Europe & Africa de Coface
Alexandre Lacreu
Country Manager BeLux de Coface
En termes de solvabilité, à quels enjeux les entreprises font-elles face actuellement ?
Carine Pichon : « La hausse des droits de douane annoncée par les Américains ajoute de l’incertitude à un environnement économique déjà instable. Les décisions d’investissement sont repoussées, la croissance est en berne et les entreprises sont confrontées à la perspective d’un chiffre d’affaires incertain et d’une potentielle reprise de l’inflation à la suite de la mise en œuvre de ces nouvelles taxes. Elles doivent dès lors prêter une attention toute particulière à leur trésorerie. Pour ce faire, il est primordial de se faire payer par les clients dans des délais acceptables. »
Alexandre Lacreu : « C’est d’autant plus important que le nombre de défaillances d’entreprises augmente dans toutes les économies développées. Malheureusement, la Belgique n’y échappe pas. Depuis le début de l’année, on a enregistré quelque 4.000 faillites dans le pays. C’est 2 % de plus que l’an dernier, mais c’est surtout le niveau le plus haut depuis 2013. Ces entreprises étant elles-mêmes clientes d’autres compagnies, on pourrait assister à un effet domino qui affecterait toute l’économie belge. Les retards de paiement constituant l’une des principales raisons des faillites en Europe, la souscription à une assurance-crédit est devenue incontournable. »
En quoi l’assurance-crédit constitue-t-elle un levier stratégique ?
A. L. : « Au-delà de la couverture des impayés, il est question d’une démarche de prévention : notre but ultime est d’éviter collectivement les sinistres, en établissant un dialogue régulier avec nos clients. Coface dispose d’un écosystème complet de solutions de gestion du risque de crédit pour gérer un portefeuille de 720 milliards d’euros d’exposition au global. Nous prenons chaque jour 13.000 décisions de crédit, sur la base d’informations financières, économiques et de comportements de paiement, recueillies et interprétées par nos 600 experts en analyse de risque. Cette approche proactive permet à nos clients de commercer de manière plus éclairée, d’élargir leur portefeuille de clients et de développer leurs activités commerciales en toute sérénité. »
Les retards de paiement constituant l’une des principales raisons des faillites en Europe, la souscription à une assurance-crédit est devenue incontournable.
C. P. : « Concrètement, à partir des données récoltées, traitées, analysées et enrichies par nos experts, nous attribuons un score de solvabilité à près de 240 millions d’entreprises. Nos clients ont la possibilité d’acquérir ces informations en temps réel via notre solution URBA360. Ils savent alors si les entreprises avec lesquelles ils envisagent de collaborer éprouvent des problèmes de trésorerie ou se trouvent sur le seuil de la faillite. Ceci constitue une aide précieuse pour prendre les bonnes décisions et réduire les risques. »
Vous avez récemment lancé un nouveau produit d’assurance-crédit à prix très abordable pour les PME. En quoi consiste-t-il ?
A. L. : « L’assurance-crédit est un produit qui existe depuis longtemps sur le marché. Toutefois, il peut paraître – notamment pour les TPE et PME – comme cher et compliqué. C’est pourquoi, depuis fin avril, nous en offrons une version simplifiée appelée ‘Easyliner’. C’est une solution facile à mettre en place, avec une souscription en ligne ; en même temps, elle offre un accompagnement personnalisé et des tarifs clairs et sans engagement pensés pour les petits volumes. Une telle formule existait déjà dans d’autres pays européens, mais pas encore en Belgique. Cela permet à ces petites entreprises de bénéficier de la même qualité de service que celle habituellement réservée aux grands groupes. »
Les entreprises doivent prêter une attention toute particulière à leur trésorerie. Pour ce faire, il est primordial de se faire payer par les clients dans des délais acceptables.
C. P. : « En plus du volet prévention, les PME qui souscrivent à cette offre bénéficient d’une couverture pour les indemniser en cas de factures restées impayées. Si cela ne suffit pas, on se charge aussi de procéder au recouvrement. Nous disposons d’un vaste réseau de collaborateurs dont la mission est de collecter les créances dans le monde entier. C’est ça le fondamental de notre métier : vous aider à faire du commerce, et surtout, à vous faire payer par vos clients. Nos services permettent ainsi aux PME de se lancer sur des marchés à fort potentiel, comme le MoyenOrient, tout en minimisant les risques. »