L’acronyme AMUREBA désigne le cadre réglementaire wallon pour « audit et méthodologie d’utilisation rationnelle de l’énergie pour les bâtiments et les activités ». Olivier de Vinck, fondateur de la société BatiGrade et expert en la matière, décrypte ce dispositif qui transforme une contrainte réglementaire en une véritable opportunité.
L’audit énergétique AMUREBA découle de la transposition d’une directive européenne visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. « Cet audit est une obligation légale pour les grandes entreprises tous les quatre ans. Il est néanmoins tout aussi pertinent pour toutes les autres structures. Les PME, le non-marchand et les organismes publics peuvent en effet aussi bénéficier d’aides significatives pour réaliser cette démarche », relève Olivier de Vinck. De fait, grâce au dispositif AMUREBA, l’audit peut être subsidié jusqu’à 75 % de son coût.
Le processus de cet audit est rigoureux. « Nous commençons par une analyse détaillée des consommations, une visite du site et une modélisation informatique du bâtiment et de ses process. Cette simulation permet d’identifier les gisements d’économies », précise notre interlocuteur. « Ensuite, nous proposons un plan d’action chiffré. Pour chaque amélioration suggérée – isolation, optimisation de l’éclairage, changement de machine, etc. -, le rapport détaille le coût de l’investissement, les économies générées et le temps de retour financier. »
Cet audit est une obligation légale pour les grandes entreprises tous les quatre ans. Il est néanmoins tout aussi pertinent pour toutes les autres structures.
Des gains rapides et parfois surprenants
Côté finances, cela peut effectivement s’avérer très rentable. Olivier de Vinck cite l’exemple d’un centre culturel dont la salle de spectacle souffrait de stratification thermique : « Il y faisait froid en bas et très chaud en haut. Les gestionnaires surchauffaient pour compenser, tout en aérant pour évacuer l’air chaud en excès. Une aberration énergétique ! L’audit a permis de proposer des solutions simples et peu coûteuses : l’installation de déstratificateurs pour rabattre l’air chaud et une simple adaptation de la ventilation. Résultat : un confort accru et un temps de retour sur investissement de deux à trois ans. »
En dépit de tels avantages, l’audit énergétique AMUREBA reste sous-utilisé, notamment dans le secteur public et le non-marchand. « Pourtant ce dispositif constitue un investissement qui offre une excellente compréhension de ses propres consommations et génère des économies durables », conclut Olivier de Vinck. Un atout de taille dans le contexte actuel.