Souvent perçue comme une simple dépense ou une contrainte administrative, l’assurance d’entreprise est en réalité un puissant outil de gestion et d’optimisation financière. Elle peut même constituer un investissement actif dans la survie des sociétés. Renaud Dejardin, Directeur commercial Sud chez Baloise, nous éclaire sur cette dimension stratégique méconnue de l’assurance.
L’idée reçue la plus tenace est de voir l’assurance comme une simple formalité obligatoire. Pourtant, son rôle premier est bien de protéger l’entreprise à plusieurs niveaux. « Pour de nombreuses PME, une couverture bien calibrée peut faire la différence entre la poursuite de l’activité et la faillite à la suite d’un sinistre », affirme d’emblée Renaud Dejardin. « Une assurance bien conçue sécurise la trésorerie, protège les revenus futurs et évite des pertes parfois irrécupérables consécutives à un problème majeur. »
Il ne s’agit donc pas seulement de « payer pour un risque hypothétique qui n’arrivera jamais », mais bien « d’assurer la continuité de l’activité, la bonne réputation de l’entreprise et ses valeurs ». Dans un contexte économique incertain, cette sécurité est bien évidemment fondamentale.
Le Plan PME, une réponse packagée et sur mesure
Pour répondre aux besoins spécifiques des PME, Baloise a développé sa formule « Plan PME ». Elle regroupe les assurances qui leur sont essentielles. À ce propos, notre interlocuteur parle de « standardisation sur mesure », un concept qui peut sembler paradoxal, mais qui est au cœur de l’offre : « Bien que les produits soient relativement standardisés, chaque package est personnalisé en fonction du secteur d’activité du client. »
Ce regroupement présente bien des avantages. Tout d’abord, sa simplicité administrative et relationnelle : l’entreprise bénéficie d’un seul interlocuteur, généralement son courtier, pour l’ensemble de ses couvertures. Ensuite, la couverture est globale, sans lacunes ni doublons. Enfin, financièrement, « le client bénéficie de réductions tarifaires et, cerise sur le gâteau, d’une participation bénéficiaire qui peut atteindre jusqu’à 15 % de la prime annuelle si la rentabilité technique est bonne pour l’assureur. »
La perte d’exploitation, l’assurance de la survie
Parmi les couvertures souvent sous-utilisées, Renaud Dejardin pointe l’assurance perte d’exploitation : « Or, c’est sans doute la plus cruciale. Elle intervient dans le cas où un sinistre tel qu’un incendie contraint une entreprise à réduire voire cesser ses activités. Cette assurance est la seule qui permet à l’entrepreneur de continuer à payer ses charges fixes – salaires, loyer, crédits, etc. -, même lorsque plus aucun argent ne rentre. »
Pour de nombreuses PME, une couverture bien calibrée peut faire la différence entre la poursuite de l’activité et la faillite à la suite d’un sinistre.
Illustration de son importance par un exemple concret : « À la suite d’un incendie qui a détruit son bâtiment, une blanchisserie familiale très réputée, en activité depuis 50 ans, a dû déposer le bilan. Elle était bien assurée pour les dégâts matériels, mais pas pour la perte d’exploitation. Ses marges ont fondu en tentant de sous-traiter pour conserver ses clients. La pression sur la trésorerie est finalement devenue intenable, d’où la faillite un an plus tard. De nos jours, 60 % des entreprises qui subissent un sinistre d’importance majeure et qui n’ont pas la perte d’exploitation font faillite dans les 5 ans. »
La responsabilité civile, un bouclier sous-estimé
Autre branche souvent sous-estimée : la responsabilité civile entreprise. Elle couvre les conséquences financières lorsque l’activité de l’entreprise cause un dommage – corporel, matériel ou immatériel – à un client, un fournisseur, un consommateur final, etc.
« Dans un environnement juridique de plus en plus complexe, où les nouvelles règles du Code civil facilitent la mise en cause de tous les acteurs d’une chaîne de valeur – fournisseurs comme sous-traitants -, cette couverture est indispensable. Elle prend en charge les frais de défense juridique et protège la trésorerie, mais elle joue aussi un rôle clé dans la réputation ; une gestion professionnelle des réclamations rassure les partenaires, les investisseurs et les clients. »
En conclusion, Renaud Dejardin insiste : « L’assurance est plus qu’une obligation. Elle permet d’assurer un business pérenne. Dans un monde marqué par des chocs multiples – sanitaires, climatiques, économiques -, assurer ses murs ne suffit plus ! Afin de choisir parmi les options possibles pour votre entreprise, la meilleure chose à faire est d’en discuter avec votre courtier. »