Au fil des années, DT Services & Consulting (DTSC) a su se démarquer en développant un modèle entrepreneurial où l’humain reste au centre. Entretien avec son CEO Thibault Draye.
© photo : Jonas Roosens
DTSC fête ses six ans. Quelle était votre idée de départ ?
Thibault Draye : « Nous ne voulions pas d’une entreprise classique, mais d’un écosystème entrepreneurial. Le métier d’entrepreneur est exigeant et souvent solitaire ; notre pari a été d’en faire une aventure collective. Notre premier critère de recrutement, c’est l’esprit d’entreprendre : autonomie, responsabilité, curiosité, capacité à transformer les idées en résultats et à entraîner les autres. Chez DTSC, chacun peut porter un projet et contribuer à ceux du collectif. »
Comment évolue le paysage entrepreneurial belge ?
T.D. : « Trois tendances se dégagent : la quête de sens, la transformation numérique et le besoin de liens. Les entrepreneurs cherchent plus de flexibilité et de proximité. Depuis 2019, notre croissance annuelle moyenne dépasse 70 % par exercice. Ce n’est pas une course, mais la conséquence d’un modèle fondé sur la confiance, la transparence et la collaboration. Nous voulons prouver qu’on peut grandir vite sans perdre l’esprit d’équipe. »
Ce n’est pas une course, mais la conséquence d’un modèle fondé sur la confiance, la transparence et la collaboration.
Comment la transformation numérique soutient-elle vos clients ?
T.D. : « Nous commençons par observer, cartographier et mesurer les processus. L’enjeu n’est pas d’empiler des outils, mais de comprendre les flux et d’éliminer les irritants. Les solutions numériques que nous déployons visent la simplicité, la traçabilité et la performance. Le numérique doit fluidifier et non complexifier. »
Quel rôle joue l’intelligence artificielle dans cette dynamique ?
T.D. : « Avec BRAIN by DTSC, notre laboratoire d’innovation, nous explorons les usages réels de l’IA. BRAIN fonctionne en « Research as a Service » : nous analysons les besoins, testons, prouvons la valeur et industrialisons les solutions pertinentes. L’IA aide à prédire, automatiser, fiabiliser. Mais nous restons pragmatiques : nous testons tout en interne avant de le proposer à nos clients. »
Comment abordez-vous la cybersécurité et la gestion des risques digitaux ?
T.D. : « Même une PME est une cible. Nous appliquons des standards élevés de sécurité : gestion des accès, audits internes, formation continue. Nous expérimentons d’abord chez nous avant de pouvoir à terme proposer des solutions éprouvées et réalistes à nos clients. »
Votre modèle RH semble atypique.
T.D. : « Nous avons supprimé la hiérarchie classique pour instaurer une logique de coordination. Chacun est responsable de son périmètre et de son impact collectif. L’administratif est grandement automatisé ou externalisé afin de libérer du temps pour l’apprentissage et l’accompagnement. L’humain est au centre : on lui fait confiance pour entreprendre et évoluer. »
Quels leviers financiers ont contribué à votre développement ?
T.D. : « Les aides publiques à l’emploi et à la formation ont été décisives pour lancer DTSC. Elles permettent d’engager plus tôt, de structurer la croissance et de valoriser la montée en compétence. Ce sont des leviers puissants, encore sous-utilisés. Notre philosophie : combiner ces soutiens avec une gestion rigoureuse pour construire une entreprise solide et durable. »
Nous ne voulions pas d’une entreprise classique, mais d’un écosystème entrepreneurial. Le métier d’entrepreneur est exigeant et souvent solitaire ; notre pari a été d’en faire une aventure collective.
Vous êtes présents ce 4 décembre au salon IAKA (de 9h à 18h au Business Village d’Ecolys à Namur). L’IA et les nouveaux outils numériques. Quel en est l’objectif ?
T.D. : « Le salon IAKA est un lieu de rencontres et d’expériences. Il réunit les acteurs qui font avancer l’intelligence artificielle en Belgique. Nous y présenterons des retours concrets : comment l’IA peut améliorer la qualité, la sécurité et la productivité tout en restant simple et accessible. C’est la continuité naturelle de notre démarche : tester, apprendre et transmettre. »
En résumé, votre façon d’entreprendre ?
T.D. : « Tester, apprendre, transmettre. C’est la boucle vertueuse qui guide DTSC. Nous expérimentons en interne, nous documentons nos résultats et nous transmettons aux clients ce qui a fait ses preuves. Entreprendre, c’est créer du lien, de la valeur et du sens, ensemble. »