Les fusions d’entreprises réussies constituent l’exception plutôt que la règle. Roland De Wolf et Timothee Stockmans, Partners chez Resolvus, mettent en garde : il est impératif d’estimer les moyens nécessaires à une intégration harmonieuse dès le début du processus de rachat d’une société.
Texte: Philippe Van Lil
Roland De Wolf
Partner Resolvus
Timothee Stockmans
Partner Resolvus
Quels types de services proposez-vous ?
Roland De Wolf : « Nous offrons principalement 3 types de services aux entreprises en phase de transformation : due diligence opérationnelle, intégration post-fusion et restructuration (‘turnaround’). »
« Cette transformation peut être rendue nécessaire par un changement de marché, un changement d’actionnaire, une situation financière délicate à l’égard des banques, etc. Cela peut aussi être un propriétaire de PME qui veut préparer son entreprise avant de la revendre, ou une grande entreprise qui veut évaluer le potentiel de jeunes entreprises à racheter. »
« Dans certains cas, on fait appel à nous pour rectifier le tir parce qu’une intégration n’a pas fonctionné. Nous intervenons dans toutes les fonctions de l’entreprise. »
Comment expliquer l’échec d’une intégration ?
Timothee Stockmans : « On voit que 70 à 80 % des fusions échouent, soit au niveau des effets de synergies escomptés, soit au niveau de l’intégration : on va trop vite ou trop lentement, on perd des clients ou des employés car la situation n’est pas claire, etc. »
70 à 80 % des fusions échouent, soit au niveau des effets de synergies escomptés, soit au niveau de l’intégration.
« Pour éviter cela, nous offrons un service ‘return on integration’, nous sensibilisons les entreprises à estimer, dès la négociation d’un rachat, l’effort et les ressources nécessaires à l’intégration de la société acquise. »
Des exemples d’échecs ?
T. S. : « Le deal de rachat peut par exemple coûter 50 millions d’euros, mais il faut parfois un supplément pour l’intégration en raison de l’incompatibilité totale des systèmes IT ou des cultures des 2 entreprises. »
« Parfois aussi, au moment même où l’on signe l’acte d’acquisition, la concurrence essaye de voler des clients de la société acquise, sous le prétexte fallacieux que l’acquéreur fait partie d’un groupe américain coté en bourse et qu’il n’offrira plus l’aspect service d’une entreprise familiale. »
Que conseillez-vous aux entrepreneurs ?
R. D. W. : « Si vous vous transformez, notre conseil principal est vous faire accompagner et, surtout, de prendre très au sérieux la composante humaine et culturelle, tout ceci dans le respect de l’entrepreneuriat. Nous déployons à cet effet une méthodologie officielle éprouvée dans les entreprises industrielles et soutenue par un large référentiel. Au bout du compte, toutes les parties prenantes doivent pouvoir réussir ensemble. »