La digitalisation s’est imposée à la plupart des métiers, même quand ils ne sont pas directement liés à la technologie. Les établissements d’enseignement ont bien pris la mesure du phénomène, comme l’explique Emmanuelle Havrenne, Directrice-Présidente de la Haute École EPHEC.
Texte : Philippe Van Lil
Comment la digitalisation se décline-t-elle dans l’enseignement ?
Emmanuelle Havrenne : « D’une part, elle est intégrée dans toutes les formations, de manière à équiper les étudiants des compétences nécessaires. D’autre part, il y a la digitalisation de l’enseignement lui-même. Dans les programmes de formation, on introduit chaque année tous les changements technologiques nécessaires pour répondre aux évolutions des métiers. »
Avant la crise sanitaire, les plateformes de visioconférence étaient moins utilisées qu’aujourd’hui mais elles étaient déjà dans l’équipement de base.
« Cela concerne bien sûr le marketing digital, l’e-commerce, le Business Data Analyst mais aussi, par exemple, la comptabilité, le marketing, le droit, l’international business, l’électromécanique, l’automatisation et les technologies de l’informatique. Nous nous assurons d’obtenir des certifications externes auprès des grands acteurs du secteur comme Google, de spécialistes de l’e-commerce et de Cisco. »
Vous travaillez également avec des enseignants directement issus du monde professionnel…
E. H. : « Effectivement. Nous voulons inscrire les étudiants dans un parcours de réussite où nous avons essentiellement besoin de deux types de compétences. Un : des compétences dans leur matière, plus pédagogiques, principalement via nos professeurs à titre principal. Deux : des compétences métier plus pointues, que nous allons chercher chez des spécialistes dont la plus grande partie de l’activité professionnelle se déroule en dehors de l’école. »
Depuis 2015, nous portions déjà une attention toute particulière à la digitalisation.
Quelle réorganisation la pandémie vous a-t-elle imposé ?
E. H. : « Depuis 2015, nous portions déjà une attention toute particulière à la digitalisation. Les professeurs ayant au moins un mi-temps dans l’école étaient déjà équipés d’ordinateurs portables. Cela leur a permis de développer des présentations interactives, d’avoir tous les outils digitaux nécessaires pour rendre leurs cours attractifs et de rester connectés à leurs étudiants. »
« Autre avancée : le développement d’une plateforme d’e-learning. Avant la crise sanitaire, les plateformes de visioconférence étaient moins utilisées qu’aujourd’hui mais elles étaient déjà dans l’équipement de base. Cela nous a permis de basculer en distanciel en seulement un week-end et d’assurer tous les cours sans discontinuité. Au fur et à mesure du temps, dans un esprit proactif, nous poursuivons le développement d’autres outils. »