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Dans quel monde du travail vivrons-nous demain ?

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La crise sanitaire, économique et sociale impacte le monde professionnel à de multiples égards : travail à distance, créativité, culture d’entreprise, bien-être des collaborateurs, productivité… Nos manières de travailler, nos espaces de travail et nos besoins se voient bouleversés. À quoi s’attendre à l’avenir ?

Texte : Philippe Van Lil

Patrick Junius

CEO

Cushman & Wakefield Design+Build

Patrick Junius est le nouveau CEO de Cushman & Wakefield Design+Build depuis février 2021. En collaboration avec l’Université George Washington aux États-Unis, sa société suit de très près les évolutions du monde du travail. Objectif : anticiper les futurs besoins immobiliers et autres des entreprises.

Le travail à distance a certes multiplié certains types de contact mais n’a pas créé les conditions favorables à l’innovation et à la création.

D’emblée, il estime que « l’espace de demain devra être dynamique, hybride, flexible, agile et connecté. Ce sera un endroit esthétiquement élaboré, dans lequel la culture d’entreprise aura sa place et qui sera un vecteur d’épanouissement, de développement personnel et de riches échanges. »

Renouer les liens sociaux

Pour l’heure, la première étape essentielle est de renouer les liens sociaux. « On savait déjà que le contact social était indispensable. Il le sera encore plus dans le futur. Si, dans la sphère privée, tout le monde est aujourd’hui impatient de revoir ses amis, d’aller au restaurant, de se rendre à des événements culturels, etc., cette envie sera identique dans le monde du travail de demain. Se rencontrer et collaborer sont des valeurs essentielles sur le plan professionnel. » 

Ce contact collégial est synonyme d’émulation, de créativité, d’innovation, de productivité. Notre interlocuteur constate que ces dimensions se sont fortement amenuisées durant la pandémie : « Le travail à distance et la digitalisation ont certes multiplié certains types de contact mais ils n’ont pas créé les conditions favorables à l’innovation et à la création. En outre, selon les études que nous avons effectuées, deux jours de télétravail par semaine semblent être un optimum. Au-delà, il y a baisse de productivité de 20 à 25 %. »

Le bureau ne sera plus le lieu unique où l’on travaillera. Il fera partie d’un écosystème composé de multiples solutions.

À l’avenir, chaque entreprise devra opérer des choix pour trouver le juste équilibre entre télétravail et travail au bureau. « Cet équilibre dépendra bien sûr de nombreux facteurs comme le secteur d’activité et les équipes en place. Toutefois, quelle que soit la stratégie décidée, rien ne sera désormais plus jamais figé ! Les adaptations seront perpétuelles afin que les collaborateurs se sentent toujours bien, que la stratégie appliquée engendre les résultats escomptés, que la pérennité de l’activité soit garantie. »

En route vers le Smart Way of Working

La crise du coronavirus nous a obligés à créer des environnements professionnels sains qui respectent notamment la distanciation sociale. Cela ne devrait pas changer après la pandémie : « Pour faire revenir les talents, il faudra créer des zones sécurisées en termes de santé », prédit notre interlocuteur.

« Mais le Smart Way of Working ne se limitera pas à cet aspect. Il s’agira de mettre en place des zones collaboratives, comme des salles de réunion, où les travailleurs se sentent bien, ainsi que des zones plus confortables, par exemple avec des espaces informels et de rencontres, qui rappellent l’ambiance du domicile. »

Selon Patrick Junius, l’espace de demain sera un endroit esthétiquement élaboré, dynamique, hybride, flexible, agile et connecté.

Cette manière plus intelligente et plus flexible de travailler n’occulte donc en rien la nécessité du présentiel au bureau. « La collaboration et l’interactivité sont essentiels pour favoriser la créativité et l’innovation. Des espaces seront mis à disposition pour stimuler ce genre de choses. L’environnement physique a évidemment un impact énorme sur le personnel. »

C’est également le cas de la structure organisationnelle de l’entreprise : elle a des conséquences sur le bien-être, la créativité et la productivité des travailleurs. « Par le passé, on n’a pas toujours porté une attention suffisante à ces aspects. Aujourd’hui, les jeunes diplômés choisissent leur lieu de travail en fonction de l’ambiance de travail et de l’attention portée à leur bien-être. L’agencement des bureaux tout comme l’organisation générale de l’entreprise y contribuent. »

Le bureau, un élément au sein d’un écosystème

Patrick Junius insiste sur un dernier élément : « Le bureau ne sera plus le lieu unique où l’on travaillera. Il fera partie d’un écosystème composé de multiples solutions. Celles-ci comprendront le télétravail, le bureau central avec une série de salles de réunion et d’espaces communs, ainsi que des pôles locaux qui ne figureront pas forcément au même endroit, comme des zones de restauration ou des espaces de coworking. »

Cet écosystème induira beaucoup d’agilité. « Si le travailleur a besoin de se concentrer, il pourra par exemple travailler à partir de chez lui ou réserver un petit espace au sein de l’entreprise pour quelques heures. S’il a besoin de développer un projet collaboratif, il optera pour une salle une salle de réunion. Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle ère qui demandera de repenser la conception du monde du travail », conclut notre interlocuteur.

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