Le monde de la finance, singulièrement celui des banques, connaît aujourd’hui des évolutions significatives. Elles constituent tant des défis que des opportunités. Karel Baert, CEO de Febelfin, nous donne sa vision.
Digitalisation accrue
En matière de digitalisation, le secteur financier remplit, depuis des années déjà, un rôle précurseur. Cela porte ses fruits : fin 2020, le pays comptait 14,2 millions d’abonnements aux services bancaires en ligne et 9 millions aux services mobiles. Ces chiffres sont respectivement en croissance de 3,1 % et 11 % par rapport à 2019.
La digitalisation a bel et bien introduit un changement de comportements important des clients. Pouvoir réaliser ses activités bancaires via téléphone ou PC a entraîné une baisse significative des visites en agences. Aujourd’hui, 60 % des consommateurs ne s’y rendent qu’une fois par an, voire moins.
En matière de finance, le contact humain, notamment via des conversations téléphoniques ou vidéo, reste primordial.
Toutefois, le contact humain reste primordial, notamment via des conversations téléphoniques ou vidéo. Il s’agit aussi de relativiser les choses : la Belgique fait partie des trois pays européens disposant du plus grand nombre d’agences bancaires. Il faut veiller à ce que celles-ci restent accessibles au maximum, entre autres pour les personnes qui ne recourent jamais au digital.
Avantages de l’open banking
Autre évolution positive : l’open banking. Cette technologie met les données liées aux paiements et comportements du consommateur à disposition d’autres acteurs que la banque elle-même. Cela permettra d’offrir de nouveaux services au consommateur. Cela doit bien sûr toujours se faire avec l’accord de celui-ci, dans le respect de sa vie privée et avec une sécurisation accrue de ses données.
Chiffres
Fin 2020, le pays comptait 14,2 millions d’abonnements aux services bancaires en ligne et 9 millions aux services mobiles, une croisse respective de 3,1 % et 11 % par rapport à 2019.
Développement des financement alternatifs
Le développement des systèmes de financement alternatifs comme le crowdfunding est également un élément intéressant. Leur spécificité est que le risque du crédit, normalement porté par une banque dans un emprunt conventionnel, est transféré au prêteur.
Si le taux d’emprunt y est parfois supérieur à celui d’un prêt bancaire traditionnel, il n’en reste pas moins que les taux d’intérêt sont aujourd’hui très bas. Ces systèmes sont aussi fortement soutenus par les autorités régionales : les prêts Coup de pouce en Wallonie, les prêts Win Win en Flandre et les prêts Proxi à Bruxelles.
Secteur attractif
Nos collaborateurs restent la clé pour notre avenir. La digitalisation entraîne une diminution de l’emploi dans le secteur financier. Toutefois, diverses initiatives permettent d’assurer son attractivité et la formation des collaborateurs aux défis tels que la digitalisation, l’aspect sociétal et la durabilité.