La crise du Corona a déclenché auprès du gouvernement la prise d’un certain nombre de mesures, notamment en termes de rémunérations alternatives. En 2020, c’était le chèque consommation ; cette année, c’est la prime corona. Jean-Louis Van Houwe, CEO de Monizze, y voit là une mesure bénéfique à plus d’un titre.
Texte : Philippe Van Lil
Quels mesures récentes le gouvernement a-t-il pris en matière de primes ?
Jean-Louis Van Houwe : « Les confinements successifs ont eu un impact négatif énorme sur de nombreux secteurs, en particulier l’Horeca, la culture et le sport. Afin de relancer ces secteurs, le gouvernement avait introduit en 2020 le chèque consommation, un avantage social et fiscal de maximum 300 euros.
Depuis le 1er août 2021, il a modifié certaines dispositions de ce chèque et introduit la prime corona. Cette prime unique de 500 euros maximum est octroyée par les entreprises à leurs collaborateurs sous la forme de chèques consommation électroniques ou papier. Elle pourra être émise jusqu’au 31 décembre 2021 et utilisée dans un réseau de commerces élargi. »
En quoi ces primes permettent-elles de contribuer à la reprise économique ?
J.-L. V. H. : « Tout d’abord, c’est préférable à du cash : ce montant ne peut pas être épargné ni servir à des placements financiers. Ensuite, on a déjà pu voir les effets du chèque consommation lancé l’an dernier : environ 20 % des salariés l’ont reçu de leur employeur, ce qui représente un montant global avoisinant les 150 millions d’euros.
Enfin, du fait que ce chèque ne peut être utilisé que dans les commerces en Belgique, cette somme est bel et bien injectée dans notre économie. On peut aisément imaginer que 20 % des employeurs octroieront à nouveau la nouvelle prime Corona à leurs salariés. »
Les primes ont une réelle utilité objective, non seulement pour les marchands comme évoqué mais aussi pour les employés.
Voyez-vous d’autres avantages à ces rémunérations alternatives ?
J.-L. V. H. : « Un avantage supplémentaire est de pouvoir donner aux employeurs un moyen d’encourager et de féliciter leurs salariés, surtout pour leur résilience en cette période compliquée. Ce n’est pas anodin : les entreprises ont ainsi la possibilité de procéder à une augmentation salariale ponctuelle hors du cadre de la loi sur la modération salariale qui existe depuis plus de 20 ans chez nous, avec un avantage fiscal très certain.
De plus, au même titre que les chèques-repas, les écochèques, les chèques sport et culture ou encore les chèques cadeaux en général, ces primes ont une réelle utilité objective, non seulement pour les marchands comme évoqué mais aussi pour les employés. Le fait que grâce à nos actions, elles soient 100 % digitales, c’est simple comme bonjour. »
C’est-à-dire ?
J.-L. V. H. : « En Belgique, nous avons la possibilité assez unique pour les salariés de disposer de tous leurs titres sur des portefeuilles digitaux accessibles au départ d’une seule carte, s’agissant des dépenses en magasin. Donc, plus de distribution de chèques en papier en entreprise, plus de perte possible de ce pouvoir d’achat et une acceptation immédiate auprès des marchands. »