Les fonds d’investissement ont bien passé le cap de la crise sanitaire. Avec une double tendance forte : l’injection dans les fonds boursiers et les fonds durables. Plusieurs défis sont néanmoins à l’ordre du jour. Marc Van de Gucht, Director Asset Management & Private Banking chez Febelfin Director General BEAMA.
De 2019 à la mi-2020, les fonds d’investissement commercialisés en Belgique sont passés de 240 à 260 milliards d’euros. L’afflux net de 40 milliards est dû, pour 40 %, à l’augmentation des cours de la bourse, qui a très bien performé ces derniers temps, et, pour 60 %, à de l’argent neuf injecté dans ces fonds. Même si l’épargne générée par les gens durant la crise s’est dirigée essentiellement vers les comptes d’épargne réglementaires, il n’en reste pas moins qu’en Belgique, 15 % de cette manne est allée vers des fonds. C’est quasiment le double des 8 % de la moyenne européenne.
Le secteur de l’Asset Management ne doit pas dormir sur ses lauriers. Il est aujourd’hui confronté à deux défis majeurs : la régulation et la digitalisation.
Pour l’essentiel, la composition des fonds est principalement mixte mais l’on constate une hausse des fonds d’actions en raison de la montée de ces dernières. Autre tendance observée : en Belgique, la moitié des nouveaux fonds lancés sont durables.
Les défis du secteur : régulation et digitalisation
En dépit de sa bonne santé, le secteur de l’Asset Management ne doit pas dormir sur ses lauriers. Il est aujourd’hui confronté à deux défis majeurs : la régulation et la digitalisation. En matière de régulation, le monde de la finance dans sa globalité fait face à une avalanche de réglementations de plus en plus impressionnante, principalement européennes. Les gestionnaires de fonds doivent évidemment être en mesure d’assimiler tout cela.
Le second challenge, la digitalisation, a été accentué par la crise sanitaire. Les clients veulent désormais pouvoir consulter leur portefeuille via des applications leur indiquant des éléments comme la composition et le rendement de celui-ci. Ici aussi, les gestionnaires de fonds doivent se montrer à la hauteur.
Concentration du secteur
Ces deux enjeux représentent bien sûr des investissements supplémentaires, notamment en termes de compliance, de risk management et de mise en pratique. Il s’agit de ne pas en faire assumer tous les coûts par les clients.
Dans le contexte actuel de forte concurrence entre les sociétés gestionnaires de fonds, la tendance est même à l’effet inverse : une stagnation voire une diminution des frais demandés aux clients. La solution observée depuis quelques temps déjà est la concentration du secteur, avec le rachat de certains acteurs par d’autres. Cette tendance devrait encore s’accentuer dans les années à venir.