Dans les secteurs de l’IT et du digital, la pénurie de profils seniors est la règle plutôt que l’exception. Les véritables talents le savent : c’est aujourd’hui aussi aux entreprises de se rendre attractives aux yeux des candidats.
Pierre Dagneau
Managing Partner
cabinet de recrutement Antal
Toutes les fonctions concernées
Mathieu Michel, le secrétaire d’État à la Digitalisation, l’évoquait encore récemment : à l’horizon 2030, 60.000 postes seront vacants dans l’IT. Pour quelles fonctions ? « Toutes ! », répond sans ambages Pierre Dagneau, Managing Partner du cabinet de recrutement Antal, avant de préciser que « c’est en premier lieu dans la cybersécurité que la demande explose. Les entreprises utilisent en effet de plus en plus d’objets connectés. Elles sont dès lors régulièrement victimes de cyberattaques et ont conscience qu’elles doivent sécuriser leur environnement. »
La demande est également criante pour les fonctions d’architectes IT – applications, infrastructures, etc. -, d’autant plus que ce type de profil est généralement fidèle à son entreprise. « Si on ne peut pas leur présenter quelque chose de vraiment attractif, ils bougent rarement », soutient notre interlocuteur. « Par ailleurs, les secteurs en vogue, comme le data management ou l’intelligence artificielle, figurent bien entendu aussi en bonne place parmi les préoccupations des entreprises. Bon nombre de celles-ci recherchent en outre des managers capables de piloter leur transformation digitale. »
Identifier les besoins réels
Face à un tel contexte, point de solutions magiques pour dénicher des talents. Si ce n’est, estime Pierre Dagneau, que « les entreprises seraient bien inspirées de travailler sur leurs attentes. Trop souvent, elles cherchent le mouton à 5 pattes… si pas plus ! Mon premier travail avec un client est généralement de vérifier ses besoins réels et de lui dire que chercher des candidats cumulant deux ou trois profils distincts est illusoire. »
Mon premier travail avec un client est de vérifier ses besoins réels et de lui dire que chercher des candidats cumulant deux ou trois profils distincts est illusoire.
Vouloir engager des profils moins expérimentés en vue de les former ensuite s’avère aussi souvent compliqué. « Comme l’entreprise manque déjà généralement de personnel IT, qui pourra assurer cette formation en interne ? » En revanche, l’une des pistes à explorer est d’engager un indépendant. « De plus en plus de professionnels IT optent pour ce statut. Il permet notamment de contourner les réticences encore présentes chez beaucoup d’employeurs d’engager des travailleurs de plus de 55 ans », conclut Pierre Dagneau.
Chiffre clé
Mathieu Michel, le secrétaire d’État à la Digitalisation, l’évoquait encore récemment: à l’horizon 2030, 60.000postes seront vacants dans l’IT.