Andy Coussement, Head of Competence Center Life chez Wilink, estime que les montants octroyés dans le cadre de la pension légale ne permettent pas de vivre décemment une retraite bien méritée. La solution ? Une planification financière sur le long terme.
Andy Coussement
Head of Competence Center Life chez Wilink
Quel constat posez-vous sur notre système de pension actuel ?
Andy Coussement : « Actuellement, la pension minimale en Belgique s’élève à un peu plus de 1.500 euros par mois, à condition d’avoir une carrière de 30 ans au moins. On est en droit de s’interroger sur le maintien ou non d’un tel système de pension à l’avenir pour l’État belge. De 2013 à 2023, les dépenses pour nos pensions légales ont en effet augmenté de 85 %, se chiffrant désormais à 65 milliards d’euros par an. Or, la sécurité sociale ne dispose que de quelque 77 milliards de recettes provenant des cotisations pour faire face à plus de 133 milliards de dépenses pour les allocations et les pensions. Le gouvernement fédéral comble le déficit en apportant quelque 56 milliards. Au cours des dix prochaines années, la situation risque encore de s’empirer ; on assistera à une baisse de 10 % des cotisants et à une hausse de plus que 40 % des retraités en raison du vieillissement de la population. »
Quelle solution préconisez-vous ?
A. C. : « La seule chose à faire pour que notre retraite ne dépende pas entièrement de notre pension légale est de fournir un filet de sécurité grâce aux autres piliers de pension. Chez Wilink, nous proposons à nos clients de réaliser une planification financière complète et solide. Et plus tôt on commence, moins le problème de la pension se posera ! Pour cette planification, nous analysons d’abord la situation du client et nous déterminons les ressources dont il a besoin chaque mois pour vivre comme il l’entend. Ensuite, nous nous efforçons d’extraire ce montant de la manière la plus avantageuse sur le plan fiscal en combinant différentes techniques de rémunération : salaire, indemnité de frais, avantages tels que voiture, plans d’option, etc. Si nécessaire, nous complétons par des réserves de liquidation ou des dividendes, dont ceux sous le régime VVPR-bis. »
Au cours des dix prochaines années, on assistera à une baisse de 10 % des cotisants et à une hausse de plus que 40 % des retraités.
Quelles sont les questions à se poser en vue de sa pension ?
A. C. : « Il faut vraiment s’interroger sur le montant dont on aura réellement besoin chaque mois au moment de la retraite. Souvent, on a tendance à sous-estimer ce montant, en se disant qu’on aura besoin de beaucoup moins d’argent qu’actuellement. On se rend cependant vite compte que ce montant est insuffisant, car on n’a pas tenu de compte d’une série de dépenses, comme celles que l’entreprise paye durant la carrière – véhicule, etc. »
Quelle est l’étape suivante ?
A. C. : « Une fois ce montant déterminé, nous le convertissons en un capital à épargner mensuellement dès aujourd’hui en vue de la retraite. L’astuce consiste alors à rendre ce montant le plus faible possible en opérant les bons choix financiers et fiscaux. Ceci permet aussi au gouvernement de constituer une partie de notre pension complémentaire sous la forme d’avantages fiscaux. Aujourd’hui, nous recommandons d’ailleurs une combinaison d’épargne fiscale et non fiscale. D’un côté, l’épargne-pension classique et l’épargne à long terme permettent déjà de récupérer une partie de notre effort d’épargne chaque année en cours de carrière par le biais de la PLCI et de l’engagement individuel de pension (EIP). De l’autre côté, nous constituons un plan d’épargne avec ce qui reste au moyen de fonds. Grâce à notre large gamme de fonds et au versement d’un montant fixe chaque mois, nous pouvons parfaitement assurer la répartition des risques. »
Un exemple ?
A. C. : « Si l’on veut épargner 350.000 euros sur 30 ans, on doit mettre de côté 970 euros par mois sur un compte d’épargne. Pour le même montant sur 15 ans, c’est plus de 1.940 euros, soit un effort considérable. Si nous faisons le même exercice avec un rendement moyen de 5 % et une fiscalité optimisée, on descend à 424 euros par mois ! La qualité de l’épargne dépend de la manière dont on la pratique. »