Créée en 2013, la fintech belge Edebex gère une place de marché pour des transactions sur des créances commerciales. Dès son avènement durant une période de taux d’intérêt bas, elle off rait des rendements attractifs aux investisseurs. Le retournement de tendance et le retour d’une inflation élevée ne l’empêchent pas de maintenir ces rendements attractifs.
David Van der Looven
Cofondateur d’Edebex
Comme l’explique David Van der Looven, cofondateur d’Edebex, la fintech assure la gestion d’une place de marché en ligne où peuvent se rencontrer deux types d’entreprises : « celles en quête de liquidités pour leur fonds de roulement et celles ayant un excédent de liquidités pour lequel elles recherchent un rendement en toute sécurité. »
Le mécanisme de base est simple : des sociétés mettent en vente leurs factures non échues, avec un délai de paiement classique à 60 jours. « Si le montant nominal de la facture est, par exemple, de 100 €, les sociétés acquéreuses peuvent l’obtenir à 99 €. La société vendeuse obtient immédiatement la presque totalité du montant de la facture, tandis que la société acquéreuse obtient un rendement sur la différence entre le montant de l’achat et le montant total qu’elle obtiendra au paiement effectif de la facture. »
Triangle d’or
En termes de rendement sur ce type d’investissement, l’environnement économique a bien sûr considérablement évolué par rapport à celui qui prévalait au lancement d’Edebex : « Sur la période 2013- 2022, le rendement moyen était compris entre 4,5 et 5,5 % annualisés, alors que les taux d’intérêt à 3 mois étaient nuls, voire négatifs. Aujourd’hui, ils sont remontés autour de 4 %, mais notre plateforme continue à offrir des rendements supérieurs à l’inflation, de l’ordre de 6 à 7 % », souligne notre interlocuteur. « Edebex offre aux investisseurs un mécanisme qui s’apparente au triangle d’or de l’investissement. Nous réunissons en effet trois éléments qui vont rarement ensemble : une haute liquidité, un haut rendement et une haute sécurité. »
Avec des échéances à deux mois en lien avec les factures, les montants engagés ne sont pas longtemps immobilisés. C’est ce qui explique l’intérêt de sociétés de management, qui ont peu de frais en règle générale, d’experts-comptables ou de sociétés immobilières qui ont beaucoup de liquidités à disposition quand elles ne sont pas activement engagées dans un projet. Cela étant, ces montants sont significatifs : on parle d’un seuil minimal de 100.000 €.
La plateforme rassemble les entreprises en quête de liquidités pour leur fonds de roulement et celles ayant un excédent de liquidités pour lequel elles recherchent un rendement sécurisé.
Ce seuil est notamment défi ni pour des questions liées à la sécurité des investissements : « En dessous, il n’est tout simplement pas possible de minimiser le risque en diversifiant suffisamment. Il n’est pas recommandé de placer un montant sur une seule créance. » Il reste évidemment toujours un risque d’impayé. Pour prémunir les investisseurs contre ce type de risque, Edebex a noué un partenariat avec l’assureur Allianz, qui garantit qu’en cas de défaut de paiement sur la facture, l’investisseur retouche l’équivalent de 90 % de la somme investie. Et bonne nouvelle, à partir de janvier, ce taux de couverture montera à 95 %.
Institut de paiement agréé
Même dans le scénario-catastrophe d’une faillite de la plateforme elle-même, les montants engagés par les investisseurs resteraient épargnés par les conséquences d’une faillite : « Nous avons été agréés en tant qu’institut de paiement par la Banque Nationale Belge. L’argent des transactions de notre plateforme n’aboutit pas sur nos propres comptes, mais sur un compte-tiers qui reste sous le contrôle permanent de la BNB. » Dernier élément de sécurisation, Edebex a développé en interne un algorithme pour l’évaluation des entreprises qui s’intègrent à la place de marché. Celle-ci n’est accessible aux entreprises qu’après admission par Edebex : « C’est une communauté fermée. N’importe qui ne peut pas venir y vendre ou acheter des factures simplement en s’y inscrivant. Il y a un processus de validation et, en tant que prestataire de services liés à cette place de marché, nous nous assurons que tous les membres se conforment aux règles en vigueur. Il est évidemment impératif de n’accorder aucune place à des fraudeurs potentiels. »