Au sein de la Régie des Bâtiments, un plan d’action ambitieux a vu le jour, y compris en situation réelle.
Validé en 2021, le Plan d’Action Fédéral Handicap a comme objectif l’accessibilité structurelle des espaces et des services publics, notamment sur le plan des infrastructures. Directement concernée, la Régie des Bâtiments a développé un plan d’action interne.
Comme l’explique le Référent Handicap de la Régie, « après avoir mis au point des documents réglementaires et des procédures, il s’est avéré assez rapidement qu’une des grosses difficultés résidait dans l’applicabilité de ces documents par des employés n’étant pas formés en la matière. Il était donc cohérent que les collègues travaillant sur les questions de conception, de gestion de bâtiments et de contrôle de chantiers puissent avoir au minimum une journée de sensibilisation au handicap, tant en matière de législation qu’en ce qui concerne la mise en situation réelle. »
Car, dans le domaine du handicap, il est essentiel de comprendre dans la pratique pourquoi, par exemple, il est recommandé de prévoir une salle de réunion avec une table ronde où chacun peut se voir. Et ce, pour les personnes malentendantes, qui doivent pouvoir lire sur les lèvres des autres intervenants lors d’une réunion.
Une formation pour tous
Stéphanie Leclère, Responsable Diversité à la Régie, évoque l’évolution du plan d’action : « À la base, le public-cible concerne plutôt les métiers techniques. Sur base de l’input des collaborateurs ayant suivi la formation, le souhait a été émis que la hiérarchie puisse, elle aussi, suivre la même formation. Dans cette optique, le Comité de direction et les directeurs régionaux y sont conviés fin janvier 2024 et les autres niveaux de hiérarchie suivront dans le courant de l’année. D’autres formations seront prévues pour le personnel travaillant dans le relationnel (service RH, services social et interne de Prévention et de Protection au travail et personnel de l’accueil), afin que, progressivement, chacun soit sensibilisé au sein de l’organisation. »
La formation permet de prendre conscience non seulement des difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap mais aussi de la diversité des handicaps.
Le Référent salue l’enthousiasme manifesté par les collaborateurs ayant déjà suivi la formation : « Ils expliquent avoir beaucoup mieux pris conscience non seulement des difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap, que ce soit dans l’espace public ou sur le lieu de travail, mais aussi de la diversité des handicaps. Les réglementations existantes, déjà assez anciennes, faisaient surtout allusion aux personnes en chaise roulante et accessoirement aux personnes malvoyantes ou malentendantes, mais pas du tout aux personnes en situation de handicap intellectuel, qui requièrent un langage facile à lire et à comprendre. D’où l’intérêt pour un service de communication d’être sensibilisé à ce type de langage simplifié, chose d’autant plus complexe lorsqu’il s’agit de termes techniques. »
Mises en situation
Stéphanie Leclère, dans son rôle de Responsable Diversité, a elle aussi participé à la formation : « J’ai dû traverser un boulevard les yeux bandés, en binôme avec un collègue qui pouvait voir mais ne pouvait intervenir qu’en cas de danger. Cette expérience a été révélatrice, par exemple concernant les feux de signalisation, censés émettre un son différent selon que le feu est au rouge ou au vert. Or dans mon cas, ce son ne fonctionnait pas. Ajoutez à cela les pistes cyclables, les travaux, un trou mal rebouché sur le parcours : l’expérience a été particulièrement révélatrice ! »
Ce ne sont pas les personnes en situation de handicap qui doivent s’adapter à l’environnement, mais bien la collectivité qui doit adapter l’environnement pour ces personnes.
Ce qui met en évidence un autre problème relativement récent : celui des trottinettes, très embarrassantes pour les personnes en chaise roulante et les non-voyants qui rencontrent ces obstacles sur les trottoirs », souligne le Référent Handicap. Et de poursuivre : « Ce ne sont pas les personnes en situation de handicap qui doivent s’adapter à l’environnement, mais bien la collectivité qui doit adapter l’environnement pour ces personnes. Il est à souligner que c’est la première fois qu’un plan pluriannuel a été établi par un gouvernement fédéral et il faut souhaiter qu’il en sera de même pour les prochaines législatures. L’Union Européenne et l’ONU encouragent vivement ces avancées. »
Récemment récompensée du Premier Prix fédéral de l’Inclusion 2023 pour son projet « Le handicap : en parler c’est bien, le comprendre c’est mieux », la Régie montre la voie à suivre en matière de sensibilisation.