Encouragé par la perspective du Green Deal européen, le gouvernement wallon passe à l’action pour réduire l’empreinte carbone au sud du pays. Ainsi, en matière de consommation énergique, de nouvelles mesures plus contraignantes sont entrées en vigueur cette année. Le point sur la situation avec Paul Cavillot, CEO d’Iso Full.
Paul Cavillot
CEO
Iso Full
Objectif 2030
Afin de réduire l’impact des activités humaines, le Green Deal a fixé des objectifs ambitieux, qu’une série de directives de la Commission européenne sont venues concrétiser. Elles prévoient une baisse des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Pour s’aligner sur ces objectifs, la Wallonie doit à tout prix se retrousser les manches. Environ 45 % de ses logements sont en effet de véritables passoires énergétiques ; elles sont classées en catégorie G, la plus basse, sur l’échelle établie par la réglementation sur la performance énergétique des bâtiments (PEB). Pour changer cet état de fait, le Plan Air-Climat-Energie (PACE) 2030 de la Région wallonne imposera graduellement des normes de plus en plus strictes, à la fois aux propriétaires et aux bailleurs. Pour Paul Cavillot, CEO de Iso Full, c’est un pas dans la bonne direction : « Il était nécessaire d’agir face à l’urgence climatique. C’est également bénéfique pour tous les acteurs du marché immobilier : chaque bien profitera d’une plus-value sur le plan énergétique. »
Place aux énergies renouvelables
Ce plan interdira notamment l’installation de chaudières à mazout dès l’an prochain, au profit de moyens de production d’énergie plus respectueux de l’environnement. « Pour améliorer leur bilan carbone, nous proposons à nos clients différents modèles de pompes à chaleur. Elles captent l’énergie présente dans l’air ou dans l’eau pour la transférer dans un réseau de chauffage central. Avec cette solution globale, qui inclut la production d’eau chaude sanitaire, on garde le même niveau de confort qu’avec une chaudière à mazout ou à gaz. »
L’investissement initial dans ces nouveaux équipements revêt un certain coût. Heureusement, le gouvernement wallon propose une série de primes pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros et couvrant jusqu’à 70 % de la facture finale. De plus, l’utilisateur peut espérer une réduction substantielle de ses dépenses mensuelles en électricité. « Nous installons uniquement des appareils ayant un coefficient de performance énergétique (COP) supérieur à 3. Cela signifie que pour chaque kWh consommé, la pompe à chaleur en restitue trois, voire plus pour certains modèles. On peut également placer des panneaux photovoltaïques pour produire sa propre électricité et réduire ainsi encore plus la facture. »
Le photovoltaïque, mais pas seulement…
La transition énergétique concerne bien sûr aussi, et sans doute au premier chef, les entreprises. Paul Cavillot cite en exemple la rénovation d’un garage automobile dans les environs de Charleroi : « Nous y avons remplacé les appareils de chauffage vétustes par des pompes à chaleur air-air ; elles sont capables de fournir à la fois du chauffage en hiver et de l’air frais en été. Nous avons également procédé au montage de panneaux photovoltaïques. Comme c’est un local professionnel utilisé pendant la journée, la production d’électricité coïncide avec sa consommation par les pompes à chaleur. Résultat : un coût d’utilisation quasi nul. Le client est ravi. »
Notre interlocuteur ne se satisfait toutefois pas d’un tel succès : « Ce type d’entreprises a un besoin constant en énergie. Ceci est difficile à garantir en se basant uniquement sur le photovoltaïque, dont le rendement est tributaire des conditions climatiques. En outre, le réseau électrique wallon est souvent saturé. Cela pourrait sembler rédhibitoire pour sauter le pas vers les énergies renouvelables. Mais une solution simple permet de surmonter cet obstacle : Elia offre à la location des batteries de stockage de haute capacité. »
Info
Pour certains locaux professionnels, coupler l’installation de pompes à chaleur au montage de panneaux photovoltaïques permet un coût d’utilisation quasi nul.