Le Service Public Wallonie (SPW) Économie, Emploi, Recherche lance son mémorandum en vue des élections du 9 juin. Objectif : mieux répondre aux besoins du terrain. Lionel Bonjean, son directeur général, nous en livre les axes prioritaires.
Lionel Bonjean
directeur général
SPW Économie, Emploi, Recherche
Pourquoi avoir lancé ce mémorandum ?
Lionel Bonjean : « Il ne s’agit pas revendications, comme le font souvent les organisations patronales ou syndicales dans leurs mémorandums, mais bien de propositions, totalement impartiales et constructives, destinées au futur gouvernement. Notre expertise va bien au-delà de toute considération politique ou philosophique. Évidemment, le futur gouvernement décidera de ce qu’il fera de ces propositions, notamment en fonction des résultats électoraux et des accords de majorité. Nous restons avant tout une force loyale de mise en œuvre des décisions gouvernementales. »
Quelles sont vos recommandations ?
L. B. : « Dans les grandes lignes, dans un premier volet, sur la base d’une analyse d’une série d’enjeux et sur les résultats des politiques menées jusqu’ici, nous proposons de réformer et d’améliorer certains dispositifs. Parmi ces derniers, nous suggérons par exemple une révision de la réglementation sur la migration économique et les permis de travail ; devenue obsolète, la réglementation sur ce sujet sensible date de… 1965 ! Dans un deuxième volet, nous nous sommes penchés sur cette analyse et sur les mémorandums d’une série de partenaires sociaux, économiques et autres. Nous en avons conclu qu’il y a des besoins sur le terrain pour lesquels les dispositifs actuels sont insuffisants, voire inexistants. »
Un exemple ?
L. B. : « Nous aimerions introduire, dans la réglementation wallonne, un dispositif concernant la protection de l’indication géographique des produits artisanaux et industriels afin de protéger le savoir-faire de nos artisans. »
Quel est le volet suivant du mémorandum ?
L. B. : « Dans le troisième volet, nous avons placé des propositions qui touchent aux dispositifs qui fonctionnent bien, mais qui ne sont prévus que sur le court ou le moyen terme. C’est le cas notamment des projets du Plan de relance de la Wallonie visant à investir dans la promotion des métiers porteurs d’emploi et dans la sensibilisation aux STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et au numérique. Par ailleurs, nous proposons de pérenniser le dispositif formation des demandeurs d’emploi bénéficiaires des CPAS ; ces profils généralement très peu qualifiés sont parfois mis en retrait par la société. »
Quels sont les autres volets ?
L. B. : « Le quatrième volet se concentre sur la digitalisation : nous voulons que toute entreprise qui s’adresse au SPW ou à d’autres partenaires économiques puisse être encore mieux servie de façon proactive via le ‘Only Once’. Enfin, le dernier volet concerne l’anticipation des besoins de demain au sein des entreprises, notamment en raison de la transition industrielle. »