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Opinion

De la difficulté de réussir une transmission d’entreprise

Nathalie Marly, administrateur délégué IEF

Transmettre son entreprise familiale n’est pas un long fleuve tranquille. Comment expliquer cette difficulté? Nathalie Marly, Administrateur Délégué de l’Institut de l’Entreprise Familiale, nous en dit plus.

L’IEF, au travers d’une étude scientifique commandée à l’Université de Liège, revient sur la question de la communication lors du processus de transmission.

Avec qui et quand les entrepreneurs parlent-ils de la succession ?

Le cédant parle d’abord de la transmission avec son conjoint et ensuite avec un externe en qui il a confiance : soit un pair qui a déjà transmis, soit son expert-comptable/réviseur/banquier. Après seulement, il abordera la succession avec ses enfants.

Idéalement, le cédant devrait demander au Conseil d’Administration de veiller au processus de transmission en s’assurant qu’un administrateur externe ôte l’émotionnel lors de toute réunion concernant la succession. L’IEF préconise également la mise en place d’une charte familiale dans laquelle les parents et les enfants sont impliqués.

Comment en discuter au sein de l’entreprise ?

Parmi toutes les discussions concernant la transmission, le personnel est souvent le grand oublié. Si le cédant communique sur le nom de son successeur, il reste par contre très discret sur la manière dont la transmission va s’opérer et très secret en ce qui concerne la transmission des parts. Or, le chef d’entreprise a tout intérêt à communiquer à son personnel que le processus est sous contrôle.

La désignation d’un successeur n’est pas un problème mais une mauvaise communication lors du processus risque de le décourager.

Si la famille est mieux informée que le personnel, on constate malgré tout que dans
20 % des cas, il n’y a aucune communication et quand celle-ci a lieu, elle est essentiellement informelle.

De quoi parle-t-on entre cédant et successeur ?

Au moment de son choix, le cédant parle des compétences dont doit faire preuve le successeur, de ses motivations mais il parle peu des modalités concrètes de transfert de la gestion et de la propriété de l’entreprise et ce, même à son successeur. Les modalités pratiques (combien, quand) seront abordées après ou pas du tout.

Nous recommandons d’aborder les sujets les plus difficiles dès le début du processus : la valorisation de l’entreprise, les montages financiers pour transférer la propriété, la stratégie du successeur quand il sera à la tête de l’entreprise familiale, la date de succession effective, … Pour toutes ces choses, le cédant ne doit pas hésiter à se faire aider par un externe.

Transmission + communication = la grande illusion…

L’étude démontre clairement que, si la désignation d’un successeur n’est pas un problème, la communication lors de la transmission doit être améliorée sous peine de voir le successeur se décourager et une incompréhension des stakeholders  (personnel, banque, clients, ….) s’installer. L’Institut souligne également l’importance de l’anticipation et de l’apport du regard extérieur.

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