Home » Business » Transmission intrafamiliale : une attention particulière au volet émotionnel
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Toute transmission d’entreprise revêt des aspects financiers et fiscaux essentiels. Mais, comme le souligne Vincent Muntz, Spécialiste Transmissions et Cessions à la Banque J. Van Breda & C°, celle d’une entreprise familiale implique en plus des dimensions psychologiques importantes.

Texte: Philippe Van Lil

Quel rôle remplissez-vous en cas de transmission d’entreprise ?

«Notre banque s’adresse exclusivement aux entrepreneurs et aux titulaires de profession libérale. Nous les accompagnons aux différents moments de la vie de leur entreprise et de leur carrière. Il est évident que nous le faisons aussi au moment où se pose la question de la transmission de leur entreprise, qu’il s’agisse d’une cession externe ou d’une transmission intrafamiliale. »

Vincent Muntz, spécialiste Transmissions et Cessions à la Banque J. Van Breda & C°.

Dans ce dernier cas, quels éléments entrent en ligne de compte ?

« Ils sont nombreux, mais le volet émotionnel est fort important. La question de base est de savoir comment assurer la transmission d’une génération à l’autre dans les meilleures conditions. Au-delà des volets financiers et fiscaux, il faut surtout dégager une solution qui agrée tous les membres de la famille. »

« Notre rôle est d’identifier la solution qui représentera le plus grand dénominateur commun par rapport aux avis de chacun. Il s’agit d’éviter des problèmes ultérieurs en cas de décès ou de maladie d’un des actionnaires de l’entreprise. »

« Il faut également tenir compte de l’avis des personnes de la famille non actives dans l’entreprise. In fine, les questions qui se posent sont souvent similaires, indépendamment de la taille ou du secteur de l’entreprise. »

Concrètement, comment procédez-vous ?

« Nos spécialistes éliminent les tensions éventuelles en donnant un écho objectif et indépendant tout au long du trajet de la transmission familiale. Une transmission demande du temps. Il ne faut pas précipiter les choses, nous élaborons un plan par étapes. Concrètement, nous nous asseyons autour de la table. Nous demandons alors à chacun – parents et enfants – de donner sa vision de sa situation personnelle et familiale et sa vision de l’avenir de l’entreprise. »

Un cédant ne doit pas seulement transmettre ce qu’il possède mais également ses connaissances et son expérience.

« Ici, les cas de figure sont multiples. Des enfants déjà actifs dans l’entreprise n’ont pas toujours forcément envie de la reprendre. Inversement, d’autres enfants, non actifs dans l’entreprise, veulent parfois être impliqués dans la reprise. Le volet financier a bien sur sa place également : les parents désirent-ils retirer un capital de l’opération de transmission ? En ont-ils besoin pour vivre les 20 prochaines années ? Ces entretiens sont très appréciés par les membres de la famille car, en général, ils ne discutent de ces sujets tabous ni avec leurs amis, ni avec les autres membres de la famille. »

Que se passe-t-il après ces entretiens ?

« Sur la base des informations communiquées, nous établissons un rapport que nous présentons à tous les membres de la famille. Dans un premier temps, nous exposons un résumé de la situation de l’entreprise ou du groupe d’entreprises : comptabilité, structure, analyse de l’activité (forces, faiblesses, opportunités menaces), etc. »

« Dans un second temps, nous passons en revue les avis de chacun. En fonction de ceux-ci, nous proposons alors un ou plusieurs scénarios de transmission ainsi que les différentes étapes à accomplir pour chacun d’entre eux. »

« Ce plan par étapes concret sert ainsi de document de référence pour mener la transmission familiale jusqu’au bout et avec succès. Enfin, ces réunions s’avèrent toujours très intéressantes, dans la mesure où l’ensemble des membres de la famille sont réunis et où ils peuvent encore s’exprimer librement. »

Sans une telle concertation, quels genres d’erreurs constatez-vous ?

«Il arrive qu’un membre de la famille imagine une solution comme étant la meilleure sans tenir compte de l’avis de chacun. Autre exemple : les parents veulent privilégier certains enfants au détriment d’autres… qui souhaiteraient pourtant s’impliquer ! »

Une mauvaise communication au sein de la famille peut déboucher sur une situation invivable qui nuit à la pérennité de l’activité.

« Les risques d’une mauvaise communication au sein de la famille sont nombreux, cela peut aller de petites tensions jusqu’à une situation invivable qui aura un effet indéniable sur la pérennité de l’activité. »

Est-ce que d’autres spécialistes interviennent-il ?

« Nous sommes sensibles à garder la plus grande neutralité dans notre approche. Dès lors, nous fassions fréquemment appel à d’autres spécialistes : un réviseur pour déterminer la valeur de l’entreprise que nous analysons ; un avocat pour la rédaction d’une charte familiale ou d’un pacte d’actionnaires ; ou encore un consultant pour aider la famille à trouver une nouvelle équipe de direction. »

« Notre regard extérieur sur la situation d’une entreprise et de ses dirigeants est celui d’une banque qui connaît très bien le monde des entrepreneurs et des titulaires de profession libérale. C’est une réelle plus-value ! Au final aussi, notre action permet de pérenniser l’activité et l’emploi de l’entreprise, d’assurer sa continuité voire sa progression. »

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