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Espaces de coworking : un must pour les entrepreneurs

Edouard Cambier, président de la Belgian Workspace Association.

Les espaces de coworking sont particulièrement bénéfiques pour les entrepreneurs, surtout ceux qui lancent leur activité. Maîtrise des coûts, formule simple, réseautage et accélérateur de business constituent quelques-unes des forces de ces lieux de travail partagés. Edouard Cambier, Président de la Belgian Workspace Association, nous les détaille.

Texte : Philippe Van Lil

Comment percevez-vous l’évolution de l’entrepreneuriat de nos jours ?

Edouard Cambier : « Aujourd’hui, les entrepreneurs veulent aller vite, pas cher et dans des endroits nourrissants. Le coworking est une bonne alternative pour répondre à ces besoins. Il y a 20 ans, il fallait encore un bureau dans un endroit prestigieux avec un bail 3/6/9, un gros ordinateur, deux assistantes – une flamande et une francophone… et une belle voiture ! Cette période est définitivement révolue.  Aujourd’hui, les jeunes se lancent souvent avec quelques centaines d’euros en poche, un ordinateur portable acheté en seconde main et roulent avec des véhicules partagés payés à la minute. »

Quels sont les autres avantages du coworking ?

E. C. : « Outre le fait qu’il n’est pas cher et qu’il peut être proche du domicile de l’entrepreneur, il s’avère une méthode très agile. On peut par exemple signer un contrat d’un à trois mois, après quoi on peut arrêter si l’activité ne fonctionne pas ou éventuellement aller entreprendre ailleurs. C’est aussi un endroit pratique pour faciliter le recrutement de talents, fidéliser les collaborateurs et accélérer son business. À la machine à café par exemple, vous pouvez rencontrer une personne qui peut vous effectuer une petite mission de marketing ou de segmentation du marché, ou un commercial qui parle une autre langue et que vous engagerez quelques semaines pour tester un marché étranger. Même si les technologies digitales nous ont pratiquement bien aidés durant la crise sanitaire pour les réunions virtuelles, il n’y a rien de tel que voir les gens en trois dimensions. »

Comment le secteur a-t-il vécu la crise sanitaire ?

E. C. : « Comme pour beaucoup d’autres, cela a été très compliqué. Dans les espaces partagés, on est par définition proches les uns des autres afin de forcer le contact. Les services Horeca et les événements facilitant les rencontres ont bien entendu été supprimés durant de longs mois, d’où une perte importante du chiffre d’affaires des gestionnaires de ces espaces. Heureusement, cela reprend à présent. Nous avons beaucoup investi pour en faire des ‘safe places’ et lutter contre le Covid. Nous avons notamment converti des bureaux vides en salles de réunion, désormais trois fois plus nombreuses et bien plus grandes afin de respecter la distanciation sociale. Nous avons également installé des écrans de plexiglas un peu partout, investi dans l’aération des espaces, mis à disposition des thermomètres électroniques à l’entrée des bureaux et doublé nos effectifs pour le nettoyage des bureaux »

En pratique, comment l’entrepreneur peut-il recourir à un espace de coworking ?
La BWA regroupe 241 espaces de coworking et 21.000 entrepreneurs.

E. C. : « C’est très simple : il va sur Internet et n’a qu’un seul clic à effectuer. Le reste, c’est le gestionnaire de l’espace partagé qui s’en occupe. Le site web de la Belgian Workspace Association met en ligne toutes les informations utiles, dont la liste des espaces de coworking existants, avec des photos et des notations. Ensuite, l’entrepreneur peut effectuer une journée test, s’il le souhaite ; il vient avec son ordinateur sous le bras et une personne à l’entrée l’installera dans le coworking. C’est du plug and play ! Ce que l’entrepreneur ne sait pas, c’est qu’entretemps, les gestionnaires de l’espace ont visité son profil LinkedIn et éventuellement son compte sur Twitter afin que, stratégiquement, il soit placé à proximité de quelqu’un complémentaire à son métier. »

Les espaces partagés ont-ils le vent en poupe ?

E. C. : « C’est mieux que ça : c’est un peu la ruée vers l’or ! Il y a quelques années déjà, on assistait à une forte croissance. C’était un peu un effet de mode, où même des personnes disposant d’un garage ou d’un grenier vide se lançaient dans le coworking en plaçant une boîte aux lettres et une sonnette supplémentaires. Mais le coworking, ce n’est pas ça ! Il faut pouvoir placer intelligemment les gens les uns à côté des autres afin qu’ils se développent. Pour que ça fonctionne, il faut que les espaces de coworking fassent plus de de 2.000 m² et regroupent au moins 200 personnes. Sans cela, ils ne sont pas rentables pour les gestionnaires ni pour les entrepreneurs. »

En chiffres, ça donne quoi l’importance du secteur ?

E. C. : « Au niveau mondial, il y a quelque 22.000 espaces de coworking et 2.200.000 coworkers. La Belgique compte 479 bâtiments, dans lesquels travaillent environ 40.000 coworkers : 233 bâtiments en Flandre, 175 à Bruxelles et 71 en Wallonie. Au sein de notre association, les 241 bâtiments regroupent 21.000 entrepreneurs âgés en moyenne de 39 ans. C’est vraiment dans ces espaces que se dessine l’économie de demain, j’en suis convaincu ! »

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