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La formation continue, un précieux sésame pour l’entrepreneur

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L’UCLouvain propose plus de 250 programmes de formation continue. Comme l’explique Anne Grzyb, Directrice de l’Institut universitaire de formation continue de l’UCLouvain, ils connaissent un succès croissant en raison de motivations diverses.

Anne Grzyb Directrice de l’Institut universitaire de formation continue de l’UCLouvain

Quelle est l’importance de la formation continue pour un entrepreneur ?

Anne Grzyb : « Deux points sont essentiels. D’une part, il ne suffit pas d’un seul diplôme pour avoir les compétences nécessaires à l’évolution des métiers. Actuellement, nous sommes notamment confrontés aux transitions écologique et numérique et à la mondialisation. Depuis plusieurs années, de plus en plus d’adultes l’ont compris ; ils s’inscrivent aux programmes de formation continue. L’année académique dernière, il y avait 5.600 étudiants inscrits à l’UCLouvain. L’âge moyen de ce public continue d’ailleurs aussi de diminuer ; il est de 35,8 ans, avec 39 % de personnes de moins de 31 ans et 70 % de moins de 41 ans. »

Pourtant seuls 8,1 % des Wallons de 25 à 64 ans ont participé à des formations l’an dernier…

A. G. : « En effet. Toutefois, ces chiffres, qui émanent d’Eurostat et sont repris dans le rapport émanant du Conseil supérieur de l’emploi, concernent la formation au sens large, donc la formation aussi bien continue – dont celle dispensée dans l’enseignement supérieur – que professionnelle ou en entreprise. Au niveau des universités, l’augmentation est bien nette. Cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur ce qui freine les adultes à intégrer les formations. Le format horaire, les difficultés de concilier vie privée, vie professionnelle et vie d’étudiant ainsi que le coût des formations font partie de la réponse. Pour nous, il est incontournable de pouvoir travailler avec des incitants permettant de palier tout cela. »

Le gouvernement fédéral met actuellement en place un compte individuel de la formation, dont pourraient profiter tant les employeurs que les employés.

Comment ?

A. G. : « Il existe déjà des incitants comme le congé éducation payé ou les chèques formations. Au-delà de ça, le gouvernement fédéral met actuellement en place un compte individuel de la formation, dont pourraient profiter tant les employeurs que les employés. Les entreprises sont elles aussi des acteurs clés ; elles ont intérêt à avoir du personnel bien formé, productif, à l’aise dans ses tâches et en termes de bien-être. Être en décalage dans les compétences par rapport à un poste qui évolue vite peut mettre un employé en souffrance. »

« Parmi les avantages de la formation continue, on peut encore citer la certification de certaines compétences, la consolidation du lien avec l’employeur et l’attractivité de l’entreprise. En outre, il y a lieu de souligner que d’ici quelques années, 14 % des emplois risquent de disparaitre et 29 % verront leur contenu profondément modifier. Dans ce contexte, la formation continue est indispensable. »

Certains profils souhaitent acquérir un niveau de spécialisation pointu tandis que d’autres personnes recherchent des compétences transversales.

Quelles sont les motivations des entrepreneurs à suivre ce type de formation ?

A. G. : « D’un côté, certains profils souhaitent acquérir un niveau de spécialisation pointu, une maîtrise des technologies ou savoirs de pointe leur permettant plus tard de développer une activité. De l’autre côté, certaines personnes recherchent des compétences transversales, notamment des méthodologies pour faire face à la transformation digitale de leur entreprise ou à la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise. Au sein de notre université, nous proposons aussi des formations spécifiques en lien avec le monde de la recherche et de l’innovation ; elles attirent beaucoup de jeunes entrepreneurs, car cela peut aboutir au développement de nouveaux produits et marchés. »

Combien de formations proposez-vous ?

A. G. : « Notre portefeuille de formation continue compte un peu plus de 250 programmes. Certaines mènent à des certifications, d’autres à des attestations. Il y en a en horaire décalé et certaines sont parfois très courtes afin de répondre à des besoins spécifiques urgents. Les prérequis et conditions d’admission pour suivre ces formations diffèrent selon les matières et programmes. Pour y accéder, les personnes peuvent aussi parfois faire valoir leur expérience professionnelle. »

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