Si 4 Belges sur 5 utilisent des applications bancaires mobiles, coire que la numérisation du secteur financier s’arrête là est une erreur. Les explications de Karel Van Eetvelt, CEO de Febelfin.
Photo : Wim Van Eesbeek
Le rythme du changement ne cesse de s’accélérer. Vous le constatez ainsi avec les nouveaux acteurs du marché : les fintechs qui travaillaient encore à leur modèle économique il y a trois ans, par exemple, sont entre-temps devenues des banques numériques à part entière agréées par la BCE, qui attirent des millions de clients et des centaines de millions en financement.
Nouveaux acteurs
L’arrivée prévue de grandes entreprises technologiques prend également forme : à la fin de l’an dernier, Google et Alibaba ont ainsi obtenu une licence européenne « e-money ».
Ces entreprises rejoignent ainsi Facebook et Amazon dans la liste des BigTechs capables de gérer des portefeuilles électroniqueset de traiter les paiements, même s’il faut voir si elles vont également percer sur le marché européen. Apple a encore fait un pas en avant en mars avec le lancement d’une véritable carte de crédit. L’argument de vente : « issued by Apple, not by a bank »…
Aller plus loin
Pour continuer à jouer un rôle central dans la vie financière de leurs clients, les banques ne pourront pas compter uniquement sur une application conviviale. En plus d’un canal numérique, les jeunes générations se sont habituées à des services ultra-rapides et hautement personnalisés.
Il suffit de regarder les listes de chansons que Spotify propose en fonction de la musique déjà écoutée, ou de voir les collages automatiques réalisés par Google des photos de votre dernier voyage, qui se trouvent stockées sur votre téléphone.
Les banques devront également continuer d’évoluer dans ces domaines : c’est ainsi que certaines d’entre elles offrent un service de dépannage à ceux qui contractent un prêt hypothécaire, ou vous permettent de faire le plein en payant par une application bancaire.
Sans toutefois imposer de tels services aux clients qui préfèrent ne pas changer. Un exercice d’équilibre délicat qui n’est pas facile à réaliser.
Début de l’avenir du secteur financier
Mais nous n’en sommes encore qu’au début de la course qui façonnera l’avenir du secteur financier. Il faudra donc un certain temps avant que nous comprenions jusqu’où peuvent aller des technologies comme l’intelligence artificielle ou la blockchain.
Il faut également rester en permanence attentifs aux aspects de cybersécurité, de protection de la vie privée et de protection des consommateurs. Nous voyons d’ailleurs de plus en plus souvent des fintechs qui n’ont pas saisi l’importance de cette donnée finir dans le mur.