Les cryptomonnaies ont la particularité de ne pas circuler via les transferts de fonds bancaires classiques. Elles ne sont dès lors pas soumises aux mêmes vérifications. S’il ne faut pas écarter d’emblée ce type d’investissement, la prudence s’impose néanmoins.
Marem Aoucheva
Cofondateur
Complychain
Mikhail Djaksigoulov
Cofondateur
Complychain
Une difficulté majeure concernant les cryptomonnaies réside dans une certaine opacité de leur fonctionnement. Comme l’explique Marem Aoucheva, l’un des deux fondateurs de la société Complychain, spécialisée dans l’analyse de conformité des flux de cryptomonnaies, « s’agissant d’un marché encore jeune et immature et vu la quasi-absence de régulation adaptée à ce secteur, les flux en cryptos ne sont pas soumis aux mêmes contrôles compliance que les flux de fiat qui circulent par les banques. On peut donc comprendre la méfiance des banques à l’égard de ces actifs. Ce faisant, nous encourageons tout utilisateur à bien documenter l’ensemble des opérations liées à des cryptos-actifs. »
Prudence et bon sens
Comme le souligne Mikhail Djaksigoulov, cofondateur de Complychain, se lancer dans les cryptomonnaies est un jeu d’enfant : « Vous ouvrez un compte via votre smartphone et, avec 10 euros, vous pouvez commencer. » Mais, aussitôt, il met en garde : « Les escrocs sont légion. Si c’est trop beau pour être vrai, il faut se méfier. Souvent, le procédé est très insidieux : l’escroc vous contacte directement et crée une relation d’entente sur plusieurs mois. Dernièrement, l’un de nos clients s’est fait escroquer plusieurs millions d’euros. »
Depuis le 1er mai en Belgique, les cryptoexchanges ainsi que les fournisseurs de portefeuilles numériques opérant sur le territoire belge doivent s’enregistrer auprès de la FSMA.
Pour éviter pareil scénario, quelques vérifications de base s’imposent : la structure juridique de la plateforme est-elle bien légalement enregistrée ? Depuis combien de temps le site opère-t-il ? Ses responsables sont-ils bien réels, par exemple avec une présence sur LinkedIn ?
En outre, l’investissement en cryptomonnaie doit se conformer à diverses obligations légales. Depuis le 1er mai en Belgique, les crypto-exchanges ainsi que les fournisseurs de portefeuilles numériques opérant sur le territoire belge doivent s’enregistrer auprès de la FSMA, l’autorité des services et marchés financiers. Les échanges de cryptomonnaies et de devises doivent également se conformer à la 5e Directive AML, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent au niveau européen. Côté utilisateur, les services de Complychain permettent de démontrer, aux banques notamment, que l’origine des montants investis par leurs clients est licite.
Avant d’investir quelques vérifications de base s’imposent :
■ La structure juridique de la plateforme est-elle bien légalement enregistrée?
■ Depuis combien de temps le site opère-t-il ?
■ Ses responsables sont-ils bien réels, par exemple avec une présence sur LinkedIn?