Home » Future of Finance » L’apprentissage continu : un must dans le secteur financier
Future of Finance

L’apprentissage continu : un must dans le secteur financier

Les évolutions considérables du secteur f inancier vont transformer radicalement la manière de travailler au cours des 10 années à venir. Les emplois existants vont changer ou disparaître, et de nombreuses fonctions intéressantes et stimulantes vont faire leur apparition. Entretien avec Ann Vanlommel, Managing Director de Febelfin Academy.

Pourquoi est-ce si important, pour les professionnels qui ont déjà fait leurs preuves dans le secteur financier, de continuer à se former et à se reconvertir ?
Ann Vanlommel.

Ann Vanlommel : «Les fonctions changent en permanence. La finance nécessite de plus en plus de connaissances en informatique ainsi que la maîtrise d’une réglementation complexe. Même les compétences de base dites « interpersonnelles » gagnent en importance pour donner un visage humain à la technologie. Des études ont montré que pas moins de 10.000 nouveaux emplois vont être créés dans le secteur financier d’ici à 2030. Des talents nouveaux, et différents, sont donc nécessaires pour pourvoir ces postes, mais le secteur compte évidemment aussi sur son vivier de professionnels expérimentés prêts à évoluer, à innover et à acquérir de nouvelles compétences.

Outre les nouveaux emplois, un certain nombre de postes existants vont devoir être pourvus à nouveau. À l’heure actuelle, 40 % des personnes travaillant dans notre secteur ont plus de 50 ans. Nombre d’entre elles vont donc quitter le secteur au cours de la prochaine décennie. Ces postes devront eux aussi être confiés à de nouveaux talents ou à des talents expérimentés qui souhaitent évoluer dans leur carrière.»

De quoi ont-ils besoin?

A. V. : « En collaboration avec AMS (Antwerp Management School) et SD Worx, Febelf in Academy a réalisé fin 2021 une enquête auprès de plus de 20.000 étudiantes et étudiants et responsables de formation. Il ressort de cette enquête que l’apprentissage est un élément que l’on envisage d’un point de vue individuel. Certaines personnes apprennent mieux (ou de préférence) de manière individuelle, à l’aide d’un syllabus ou en e-learning, tandis que d’autres privilégient l’apprentissage en groupe, dans le cadre d’un webinaire ou en classe. Une offre personnalisée proposant différentes formes d’apprentissage est donc cruciale pour optimiser le rendement d’apprentissage, la motivation et le plaisir d’apprendre.

Il est également important de susciter le bon ‘mindset’ chez toutes celles et ceux qui travaillent dans notre secteur. Qui continue à apprendre réussit mieux et trouve plus facilement le bonheur au travail. Les organisations ont elles aussi un rôle important à jouer. La création d’une culture de l’apprentissage au sein des entreprises stimule l’innovation et favorise le bien-être. Heureusement, cette même étude montre que le secteur financier est déjà très actif dans ce domaine. Pas moins de 50 % des personnes interrogées envisagent leur formation en fonction de leur future carrière. »

La création d’une culture de l’apprentissage au sein des entreprises stimule l’innovation et favorise le bien-être.

Quels types de talents le secteur recherche-t-il actuellement?

A. V. : « Il y a d’une part un besoin important de profils techniques possédant des connaissances dans les domaines des données, de la sécurité, de la cybersécurité, etc. D’autre part, le secteur a toujours besoin d’un grand nombre de profils orientés client et donc capables de prodiguer des conseils sur différents produits. En outre, en tant que secteur strictement réglementé, nous sommes toujours à la recherche de profils possédant des connaissances en conformité réglementaire, en gestion des risques et en durabilité. Une chose est sûre dans le secteur financier : les emplois d’aujourd’hui ne seront pas les emplois de demain. ‘Hire for talent, train for skills’ est donc la devise.

C’est pourquoi Febelfin Academy se tourne d’une part vers le développement de compétences telles que la créativité, l’entrepreneuriat et la capacité à gérer le changement. Ce sont en effet des aptitudes nécessaires tout au long de la vie professionnelle. Et d’autre part, nous accordons énormément d’attention aux nouvelles compétences techniques nécessaires dans notre secteur. Dans ce cadre, nous proposons des formations concernant notamment les données, la programmation, la sécurité, la conformité réglementaire et la durabilité. »

Quelle est l’idée à l’origine de «Fin Talent» ?

A. V. : « Dans le cadre de « Fin Talent », nous regroupons toutes les initiatives liées au développement des talents dans le secteur financier. L’objectif est de montrer aussi bien aux collègues qui ont déjà de l’expérience qu’aux nouveaux talents ce que cela signifie, de travailler dans le secteur financier, et de les motiver à poursuivre ensemble le développement du secteur. Les initiatives sont donc très diverses. Dans le cadre d’Elan+, par exemple, nous proposons un large éventail de formations complémentaires et de reconversion. Mais il y a aussi le ‘Fin Challenge’, un hackaton biannuel : nous soumettons à chaque fois un défi particulier à des équipes qui doivent atteindre l’objectif fixé de la manière la plus créative possible. »

Des initiatives ciblant spécifiquement les jeunes

Average Rob.


Ann Vanlommel: « Afin de renforcer les liens entre le monde de l’enseignement et le monde du travail, nous organisons nombre d’activités destinées à la communauté étudiante des universités et hautes écoles. C’est pourquoi, outre des séries de conférences et des cours abordant le fonctionnement, le rôle sociétal et l’évolution du secteur, nous organisons aussi depuis quelques années la ‘Fin Competition’.

Il s’agit d’un business game en ligne qui plonge les étudiantes et étudiants de manière originale dans la finance afin de leur présenter concrètement le fonctionnement des banques, les défis à relever dans le secteur et les compétences nécessaires pour relever ces défis. Lors d’une finale intense et animée, différents critères concrets (résultat financier, politique RH, durabilité, diversité, conformité réglementaire) sont utilisés pour déterminer qui a fondé la ‘meilleure’ banque virtuelle de Belgique. L’année dernière, nous avons pu compter sur Average Rob pour coacher les étudiantes et étudiants à sa manière très particulière lors de la finale. »

Next article