De nos jours, l’économie circulaire est un concept qui s’applique à de nombreux domaines. Preuve en est le recyclage du caoutchouc issu des pneus et des balles de tennis. Sa finalité : les secteurs de la construction, de l’industrie et des chemins de fer.
Olivier Prud’homme
Fondateur
RubberGreen
La société RubberGreen fournit notamment des solutions techniques d’isolation vibratoire et acoustique pour les infrastructures ferroviaires et le bâtiment. Ces solutions limitent par exemple les nuisances sonores et vibratoires au passage d’un tram ou d’un train pour les habitants à proximité d’une ligne. Comme l’explique Olivier Prud’homme, Fondateur de l’entreprise, « la matière première de ces solutions provient en premier lieu des déchets de pneus de véhicules en fin de vie. Des fabricants spécialisés les récupèrent et les broient pour en tirer des granulés. Rubbergreen les rachète pour fabriquer des tapis et autres produits moulés en les mélangeant à un liant polyuréthane. La deuxième source, ce sont les caoutchoucs récupérés après le rechapage de pneus d’avions. »
Recyclé rime avec qualité
L’entreprise a récemment mis au point un nouveau procédé de traitement et de recyclage des déchets de caoutchouc. Le procédé utilisé fonctionne par dévulcanisation et revulcanisation des caoutchoucs usagés. Il s’adapte à un très grand nombre d’applications. Dans certains cas, la matière recyclée présente exactement les mêmes propriétés techniques que le produit d’origine. Notre interlocuteur cite quelques exemples : « Dans le secteur de la construction, on recycle les déchets de caoutchouc issus de membranes d’étanchéité pour les toitures afin de fabriquer un nouveau caoutchouc ; celui-ci a strictement les mêmes performances que le caoutchouc d’origine. Par ailleurs, nous sommes en passe de valider un procédé de recyclage d’un produit dont le consommateur est sans doute plus proche : avec de vielles balles de tennis, on peut fabriquer des balles de tennis neuves. »
J’estime qu’il faudrait aussi plus de transparence à propos des produits peu respectueux de l’environnement.
Olivier Prud’homme se réjouit du procédé qu’il a mis au point. Dans le même temps, avec lucidité, il déplore qu’on entende beaucoup parler d’économie circulaire aujourd’hui, mais que dans la réalité, peu d’initiatives concrètes comme la sienne existent sur le marché. « Dans le contexte actuel, il s’agirait d’être bien plus innovant. Il faudrait aussi plus de transparence à propos des produits peu respectueux de l’environnement. Enfin, il faut se sortir de la tête que les matières recyclées seraient moins qualitatives. Dans la plupart des cas, c’est faux. »