Le secteur de la logistique fait face à des pénuries de main-d’œuvre et à des challenges environnementaux de taille. Face à ce double défi, le véhicule autonome constitue l’une des solutions. C’est la conviction de Johan De Brauwer, Managing Director Belgium – Luxembourg de Ziegler.
Le manque de chauffeurs de poids lourds handicape le développement du secteur de la logistique partout dans le monde. À cela, s’ajoutent les embouteillages permanents sur nos autoroutes, aux entrées des grands centres urbains et au sein de ceux-ci. « Les conditions d’accès aux centres-villes sont de plus en plus strictes. Le dernier kilomètre est donc de plus en plus difficile à parcourir », précise Johan De Brauwer. « Avec de telles conditions de travail, on peut comprendre que le métier n’apparaisse plus très sexy aux yeux de certaines personnes. Ça devient dès lors très difficile de trouver du personnel. »
Efficacité économique et environnementale
Pour limiter l’impact de cette pénurie de chauffeurs, Ziegler a choisi de travailler en collaboration avec une société américaine de la Silicon Valley pour développer un camion autonome à propulsion électrique. Celui-ci est synonyme de nombreux autres avantages en termes d’efficacité économique et environnementale.
Vu que les véhicules autonomes sont équipés de moteurs électriques, ils n’émettent pas de CO² et sont quasiment silencieux.
Notre interlocuteur cite ainsi bien entendu la limitation des coûts de la main-d’œuvre et des embouteillages, mais aussi la baisse de la pollution et des nuisances sonores : « Vu que les véhicules autonomes sont équipés de moteurs électriques, ils n’émettent pas de CO2 et sont quasiment silencieux. La conduite autonome moins gourmande en énergie s’inscrit d’ailleurs dans la droite ligne de notre philosophie ‘Ziegler now even greener’ – ‘Ziegler encore plus vert’. »
Développer le cadre législatif
Vu la présence de systèmes de navigation et de détection performants, un autre avantage est la diminution des risques d’accidents. « En cas d’obstacles, un camion autonome réagit très rapidement. Non seulement l’erreur humaine disparaît, mais en plus vous obtenez une meilleure efficacité dans les délais de livraisons. À l’inverse d’un humain, un véhicule autonome n’est en effet pas limité par des questions d’horaires et de pauses. Si l’organisation de votre client le permet, le véhicule peut livrer par exemple de nuit, en dehors des heures de pointe. » Étant donné ces nombreux éléments favorables, Johan De Brauwer estime « qu’il est impératif de développer le cadre législatif nécessaire à l’introduction de ces véhicules sur nos routes. Sur le plan réglementaire, il faut notamment s’interroger sur le degré de responsabilité des différentes parties prenantes en cas d’accident. Quelle part accorder au fabricant du véhicule ou à un de ses sous-traitants, comme le développeur du logiciel de navigation, parfois une entreprise distincte ? Quid du propriétaire du véhicule ? Ce type de considérations réclame que le législateur consulte les acteurs et adapte les règlements en la matière. »