Patricia Jacquart
Directrice des Services aux entreprises
Forem
Recruter du personnel qualifié n’est pas toujours une sinécure. Question de répondre aux attentes de nos entreprises, le Forem met en place des formations spécifiques.
Texte : Philippe Van Lil
À quels défis majeurs les entreprises sont-elles confrontées ?
« Pour les PME wallonnes, on en identifie trois, qui vont au-delà des simples difficultés de recrutement : elles veulent assurer leur croissance, leur compétitivité ; elles font face au vieillissement de la population active ; elles doivent s’engager dans la digitalisation et l’évolution technologique de leurs outils. »
« Notre priorité est de mettre en permanence à leur disposition une main-d’œuvre qualifiée et adaptée. On compte aujourd’hui 88 métiers critiques, dont 55 sont en pénurie. Électromécaniciens, soudeurs, analystes informatiques, bouchers, carrossiers, chauffeurs d’autocar et de poids-lourds, comptables, couvreurs, dessinateurs et infirmiers en font partie. »
Comment procédez-vous ?
« Nous disposons bien sûr d’une plateforme sur laquelle les entreprises peuvent trouver directement des candidats à recruter. Mais cela ne suffit pas toujours ! Nous avons 180 conseillers qui permettent de dégager des solutions sur mesure ; ce sont souvent des montages complexes. Par exemple, notre dispositif « Coup de poing pénurie » permet de lancer gratuitement des formations spécifiques pour 8 demandeurs d’emploi dans des fonctions en pénurie ou critiques. »
Électromécaniciens, analystes informatiques, bouchers, etc : on compte aujourd’hui 88 métiers critiques, dont 55 sont en pénurie.
« Nous avons notamment appliqué cela à la Société wallonne des eaux pour la formation de fontainiers ; ils sont formés sur place et en centre de formation. À la clé, il y a l’obligation pour l’entreprise de recruter 80 % des demandeurs d’emploi formés. »
Combien de formations proposez-vous au total ?
« Nous offrons 120 formations liées aux métiers en pénurie et critiques. Certaines sont organisées dans nos 42 centres de formation en gestion propre, d’autres dans les 13 centres de compétences en asbl, en partenariat avec les secteurs professionnels, les universités, etc. »
« Fin octobre 2019, nous avions déjà formé quelque 29 000 demandeurs d’emploi et 13 000 travailleurs d’entreprise. Les entreprises sont de plus en plus demandeuses d’une formation continue de leurs collaborateurs, notamment via les dispositifs chèque formation ou crédit-adaptation, qui leur permettent de récupérer une partie de ce qu’elles déboursent. »