Engager un cadre de façon temporaire offre des avantages dans bien des situations. Comme le souligne Didier Woitrin, Managing Director de Neos Interim Management, encore trop peu d’entreprises en sont aujourd’hui convaincues.
Quand il s’agit recruter des managers, le contrat de travail classique ne constitue pas la panacée, nous confie Didier Woitrin : « Souvent, l’intérim offre plus de souplesse aux PME comme aux grandes entreprises. Il permet de satisfaire des besoins très variés comme un engagement à temps partiel et/ou pour une période limitée, par exemple pour remplacer une directrice financière en congé de maternité durant quelques mois ou un cadre empêché pour une période difficile à déterminer. »
Dénicher la perle rare
Cette diversité des besoins explique aussi la diversité des profils recherchés. « Nous travaillons avec des intérim managers de 40 à 65 ans disposant déjà d’une réelle expérience. Les entreprises demandent principalement des directeurs généraux, financiers et RH, des ingénieurs chefs de projets, des informaticiens de haut niveau ou encore des experts de la logistique et des achats. » A côté de ça, il y a aussi des requêtes plus inhabituelles : « Dernièrement, j’ai dû par exemple trouver un responsable de la sécurité qui devait diriger les gardiens d’une plantation pour le Nigeria. Les qualifications exigées étaient notamment… de savoir manier une Kalachnikov et diriger une équipe un peu particulière ! »
Notre interlocuteur souligne la difficulté pour les entreprises de trouver des profils pointus en interne ou via des processus de recrutement classiques : « Pour certaines missions, il est nécessaire de faire appel à des professionnels surqualifiés. Dans le cas d’une stratégie offensive par exemple, l’entreprise qui démarre un nouveau marché a besoin d’une personne avec une certaine carrure, qui connaît tous les rouages de ce marché, ainsi que les réorganisations et restructurations nécessaires, voire une personne qui y a un réseau. Une fois le marché lancé, l’entreprise pourra très bien décider de confier le poste à un manager disposant d’un profil junior ou plus classique. »
Lever les obstacles
Pour autant, il n’est pas rare qu’une personne recrutée par intérim finisse par occuper un poste permanent. « Selon moi, quelque 40 % des intérim managers ne souhaitent toutefois plus être employés de manière classique. Ils veulent des missions ponctuelles, pour lesquelles ils donnent leur maximum, éventuellement en faisant bénéficier de leur carnet d’adresses. Mais il est vrai qu’environ une fois sur deux, ils se voient proposer un poste fixe au terme de leur mission intérimaire. »
Didier Woitrin remarque toutefois les réticences de bon nombre d’entreprises à recourir à l’intérim management. « Les dirigeants invoquent souvent des motifs infondés : une perte de contrôle de la situation en faisant appel à un manager intérimaire considéré – à tort – comme un consultant externe ; le profil pointu de certains candidats, qui pourraient constituer une menace pour l’emploi des autres collaborateurs, alors qu’il n’en est rien ; l’aspect financier, qui dissuade certains dirigeants d’entreprises. Pour diminuer les coûts, ceux-ci ont alors tendance à répartir la charge de travail de la personne absente entre ses collègues. C’est une approche très logique dans un premier temps, mais risquée à plus long terme, car ces derniers pourraient s’épuiser rapidement… et s’absenter à leur tour ! Donc, n’hésitez pas à faire appel à l’intérim management ; l’expérience est toujours positive ! »