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Future of Work

Le facility management, un métier de passion à multiples facettes

En collaboration avec
Vincent Giot et Loïc Bologne, respectivement Président de belfa et Head of Workplace & Procurement chez EVS Broadcast Equipment.
En collaboration avec
Vincent Giot et Loïc Bologne, respectivement Président de belfa et Head of Workplace & Procurement chez EVS Broadcast Equipment.

Le facility management est un métier de passions… au pluriel ! Comme le soulignent Loïc Bologne, Head of Workplace & Procurement chez EVS Broadcast Equipment, et Vincent Giot, Facility & Security Management à la Loterie Nationale et Président de la Belgian Facility Association (belfa), il est en effet désormais à la croisée des chemins entre la gestion de bâtiments, celle de services et celle du bien-être.

Quelles sont les tendances majeures dans votre secteur ?

Vincent Giot : « Une enquête réalisée auprès de nos membres confirme qu’à la fin de la crise sanitaire, le facility management a participé activement au développement de la stratégie du lieu de travail hybride. Objectif : offrir plus de flexibilité aux collaborateurs. Plus globalement, vu la succession des crises – sanitaire, énergétique, climatique, etc. -, le secteur cherche clairement à maximiser à titre préventif le bien-être des travailleurs dans tous les domaines. Cela va de la performance des bâtiments à la mobilité durable, en passant par tous les autres critères ESG – Environnement, Sociétal, Gouvernance. »

Vu la succession des crises, le secteur cherche à maximiser à titre préventif le bien-être des travailleurs dans tous les domaines.

Vincent Giot

Loïc Bologne : « Je vous rejoins totalement sur ces aspects de travail hybride et de critères ESG. Aujourd’hui, on parle d’ailleurs de plus en plus de ‘workplace manager’ au lieu de ‘facility manager’, vu qu’il gère surtout des modes de travail. Je reprendrai aussi une citation de Mélanie Mestdagt, CEO de EyeD Pharma, qui résume très bien l’évolution de la finalité des bâtiments : ‘Le bâtiment est un facilitateur d’interactions’. Chez EVS Broadcast Equipment, nous constatons effectivement que les employés ne viennent plus au bureau uniquement pour travailler ; ils recherchent de la socialisation, de la créativité et le partage des valeurs de l’entreprise avec leurs collègues. »

Le facility manager est-il aussi devenu un spécialiste en ressources humaines?

L. B. : « Le rôle du facility manager est de passer d’un centre de coûts à un poste d’investissements, tout en portant une attention accrue au bien-être au travail, source d’attraction et de rétention de talents. Cela varie bien sûr d’une entreprise à l’autre, mais globalement les interactions avec les RH sont plus beaucoup fréquentes qu’auparavant et il est crucial que facility management et RH soient alignés. La mission du facility manager évolue aussi d’un rôle de gestionnaire technique de bâtiment à celui de gestionnaire de services, de bien-être et d’hospitality, tout en gardant évidemment une grande expertise technique et énergétique. »

V. G. : « Le ‘happiness at work’ fait effectivement partie aujourd’hui de la culture d’entreprise. Je retrouve aujourd’hui dans le facility management ce que j’ai connu dans le métier d’hôtelier, que j’ai exercé durant une dizaine d’années pour de grandes enseignes. L’environnement de travail, la capacité d’accueil et la dimension humaine représentent incontestablement de la valeur ajoutée. Ces aspects font désormais partie intégrante de l’ADN du facility manager. »

La mission du facility manager évolue d’un rôle de gestionnaire technique de bâtiment à celui de gestionnaire de services, de bien-être et d’hospitality.

Loïc Bologne

L. B. : « Nous vivons cela aussi dans nos bureaux à Liège, mais également ailleurs dans nos bureaux du monde entier. Cependant, imposer le même modèle partout n’est pas réaliste. D’abord car la culture, les spécificités ou les situations sont différentes selon les régions ; par exemple, certaines personnes implantées dans des villes où l’immobilier est extrêmement cher n’ont pas la possibilité d’aménager un espace de travail à domicile. Ensuite car les besoins d’un service à l’autre diffèrent également ; par exemple, un bâtiment dont la finalité est la recherche et développement ne fonctionne pas comme un bâtiment de support ou de vente, où le taux d’occupation et les besoins diffèrent. »

À quels aspects êtes-vous particulièrement attentif ?

L. B. : « Nous sommes attentifs à l’aménagement d’environnements de travail modernes, sécurisés, remplis de services et adaptés aux besoins réels de chaque collaborateur ou équipe. En plus des espaces de travail habituels, nous avons aménagé une salle de sieste, des vestiaires pour les personnes qui pratiquent du sport à midi ou viennent au travail à vélo, une terrasse extérieure dans un cadre verdoyant, une cafétéria où l’on peut aussi avoir des discussions informelles entre collègues, des espaces de concentration et une salle de créativité ou de brainstorming

Les lettres ‘BBB’, pour ‘Bricks, Bytes, Behavior’ résument bien l’équilibre que le facility ou workplace manager doit maintenir : ‘Bricks’ pour la mise à disposition de bâtiments et d’infrastructures ; ‘Bytes’ pour la partie technologique dans les bâtiments : ‘Behavior’ pour la référence aux comportements des employés. Une fois ces trois ‘B’ alignés, la magie opère au niveau du facility management. »

Cela exige pas mal de compétences…

V. G. : « Il est évident que le facility management est un métier de passion à multiples facettes. On a souvent tendance à réduire sa fonction à quelqu’un qui travaille dans l’ombre ou derrière des installations techniques. Or, il apporte bien plus en termes de services, de bien-être et de valeur ajoutée aux organisations. Les critères ESG sont aujourd’hui devenus primordiaux. Cette passion est d’ailleurs ‘contagieuse’ : belfa organise régulièrement des activités qui permettent d’échanger, de stimuler, de challenger, notamment via ses ‘Inspiring Lunchs’ et ses formations courtes dans des domaines spécifiques. Le 5 décembre, par exemple, nous déployons une formation spécifique sur l’éclairage LED en lien avec les notions de durabilité et de bien-être. »

L. B. : « C’est tout à fait exact : on doit être passionné à la fois par l’immobilier, la technique, l’environnement… et surtout l’humain ! Il n’y a pas plus satisfaisant pour un facility manager que voir un collaborateur ravi de son environnement de travail. C’est un travail tout aussi exigeant que challengeant. »

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