Tant dans les entreprises privées que publiques, la demande de formations en langues reste importante. Caroline Boixeda est directrice de F9 Languages, une ASBL associée à l’ULB. Elle souligne la montée en flèche des apprentissages en ligne.
La connaissance des langues est-elle suffisante au sein des entreprises ?
Caroline Boixeda : « Si l’on se met dans une perspective de plusieurs décennies, on constate des progrès notables, en particulier en anglais, la langue la plus utilisée en entreprise. La connaissance du néerlandais est en revanche plus le fait des fonctionnaires des institutions publiques. Globalement, les demandes de formations visent à une meilleure aisance dans l’oralité, notamment en vue de pouvoir mener des réunions avec des participants qui ne partagent pas la langue de l’interlocuteur. »
Que vous demandent le plus les employeurs ?
C. B. : « Très fréquemment, il s’agit de formations en groupes où les collaborateurs ont déjà des connaissances dans la langue en question. Bien souvent, en anglais, ils ont un niveau B1, soit intermédiaire, et l’objectif est d’atteindre un niveau B2 voire C1. Même si à ce stade, on ne peut pas encore se prétendre bilingue, on dispose tout de même déjà d’une grande autonomie permettant une fluidité dans les discussions orales ou les négociations écrites. En revanche, en néerlandais, on part souvent d’un niveau moins élevé que l’anglais. Toutes les formations sont organisées sur mesure, en fonction des connaissances de base des collaborateurs et des objectifs que s’assigne l’entreprise, notamment s’il s’agit plus par exemple d’une formation axée sur des aspects scientifiques ou économiques. »
Globalement, les demandes de formations visent à une meilleure aisance dans l’oralité, notamment en vue de pouvoir mener des réunions.
Dans quelle mesure la crise sanitaire a-t-elle impacté votre secteur ?
C. B. : « Avec la digitalisation, les formations à distance ont pris beaucoup d’ampleur, bien que celles en présentiel connaissent toujours un certain succès. Pour l’instant, on se situe dans un rapport 70 % en ligne et 30 % en présentiel. L’avantage des formations par visioconférence est leur caractère flexible, que ce soit en termes d’horaires ou de lieux. Qu’il soit en télétravail ou au bureau, l’apprenant peut les suivre. Nous avons aussi développé des outils pédagogiques digitaux spécifiques. Accessibles sur PC ou GSM, ils permettent aux participants de pratiquer la langue et de s’entraîner avant ou après leur cours. Les formations en ligne vont sans aucun doute perdurer au-delà de la crise sanitaire. »