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Future of Work

« Pour être attractif, un employeur doit offrir une qualité de vie »

Avec la crise sanitaire, les enjeux liés à la nouvelle organisation du monde du travail sont apparus au grand jour dans la fonction publique régionale bruxelloise. Les explications de Lauriane Milan et Jean-Yves Makuanga, respectivement cheffe de projet NWOW-télétravail  et Analyste chez talent.brussels.

Texte : Olivier Clinckart

Lauriane Milan

Cheffe de projet NWOW-télétravail

talent.brussels

Jean-Yves Makuanga

Analyste

talent.brussels

Quelles sont les réflexions suscitées par le NWOW au sein de la fonction publique régionale bruxelloise ?

Lauriane Milan : « Le secteur public et le monde du travail en général se posent de plus en plus de questions liées à la digitalisation des processus. Bien entendu, la crise liée au coronavirus a largement imposé le télétravail, qui fait partie du NWOW, mais ce concept inclut de nombreux autres aspects. D’où l’importance de réfléchir à comment nos organisations vont se réinventer, quels seront les métiers du futur et quels moyens nous avons en tant qu’employeur pour nous y préparer efficacement. »

Le télétravail ne doit pas être contraint mais rester une possibilité offerte au travailleur et qui doit pouvoir s’effectuer dans de bonnes conditions.

Jean-Yves Makuanga : « Un employeur souhaite être attractif et performant et un employé recherche une qualité de vie certaine au travail. On constate clairement une nette accélération dans la réalisation des buts souhaités, tant pour les employeurs que pour les employés. »

L. M. : « Le digital étant souvent nécessaire, voire même indispensable pour exercer un métier aujourd’hui, comment permettre aux personnes non formées au numérique, soit d’acquérir ces compétences, soit de se réorienter ? Comment prendre davantage en considération les compétences numériques lors des recrutements ? Ce sont des réflexions cruciales pour nous aujourd’hui en tant qu’employeur au service des bruxellois car ces compétences deviennent essentielles pour continuer à offrir aux citoyens un service public de qualité. »

Les nouvelles méthodes de management à distance restent basées sur des objectifs, mais doivent aussi pouvoir être bienveillantes ? 

L. M. : « Des demandes de clarification en ce sens émanent tant des managers que des employés. Un accompagnement accru des organisations est donc nécessaire pour pouvoir s’adapter rapidement. »

J.-Y. M. : « Tous ces aspects doivent s’inscrire dans la stratégie régionale de la fonction publique. A savoir trouver l’équilibre entre ces nouvelles technologies, la dimension humaine et le but ultime de la fonction publique qui est l’intérêt général. »

Qu’en est-il de l’évolution du télétravail ?

L. M. : « Une enquête organisée par talent.brussels fin 2020 démontre que la grande majorité des agents régionaux bruxellois souhaitent continuer à télétravailler plusieurs jours par semaine à l’avenir. L’enquête a également démontré une forte évolution des mentalités en matière de télétravail. Les managers qui pouvaient être réticents au départ sont devenus à 80 % positifs à cet égard en quelques mois, et ce quel que soit leur âge. Les résultats complets peuvent être téléchargés sur notre site. »

J.-Y. M. : « Le but sera de trouver un bon équilibre pour s’inscrire dans la flexibilité souhaitée par les employés, qui veulent par exemple pouvoir travailler indépendamment du lieu et de l’heure, plutôt que depuis leur domicile et selon des horaires fixes. Nous travaillons actuellement à faire évoluer la législation actuelle, tout en respectant le droit à la déconnexion. »

La notion de bien-être au travail a rarement autant pris tout son sens qu’en cette période ?

L. M. : « Un plan d’action proposé au gouvernement bruxellois a été validé fin janvier. Il évolue de la notion de bien-être à celle de qualité de vie au travail. C’est une approche beaucoup plus globale et systémique que nous développons en ce moment avec un groupe de travail et ce, de manière participative avec toutes les institutions régionales, afin de déterminer au mieux tout ce qui peut être implémenté pour améliorer cette qualité de vie.

L’enjeu n’est pas de se focaliser uniquement sur la loi du bien-être au travail, mais d’étendre la réflexion aux relations sociales, à l’organisation de réunions créatives avec une partie des équipes sur place et une partie des équipes à distance, à une notion étendue de l’ergonomie, de la santé au travail, etc… Autant de données différentes devant être prises en compte. »

J.-Y. M. : « Ceci en gardant bien à l’esprit que, dans une période hors crise sanitaire, le télétravail ne doit pas être contraint mais rester une possibilité offerte au travailleur et qui doit pouvoir s’effectuer dans de bonnes conditions. La qualité de vie au travail des employés fait partie de l’ADN régional au même titre que la diversité, il est donc indispensable que chacun dispose du choix du télétravail. Chaque situation est différente et nous avons constaté par exemple que les personnes isolées ne sont pas toujours demandeuses de faire du télétravail. Ces personnes doivent avoir le choix de ne pas télétravailler si elles ne le souhaitent pas. » 

L. M. : « Il apparait comme une évidence que ce monde du travail de demain sera une réussite s’il intègre la notion de qualité de vie au travail en parallèle de l’évolution technologique. »

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