En 2018, l’épargne-pension a subi une seule modification sensible : le relèvement du plafond de déductibilité fiscale. En fonction du montant, cette déduction ne sera pas toujours intéressante.
Texte : Philippe Van Lil – Photo : Steve Johnson
➡️ Déductions fiscales
L’épargne-pension est une formule d’épargne à long terme destinée à constituer une pension complémentaire à la pension légale. Dans certaines conditions, elle peut faire l’objet de déductions fiscales. La tendance actuelle du marché, également observable à l’étranger, est de délaisser les produits de branche 21, avec un capital garanti par l’État de 100 000 € et parfois un taux garanti, au profit de la branche 23, qui consiste en des fonds de placement. La branche 21 ouvre certes des possibilités de déduction fiscale, mais les rendements sont faibles.
➡️ Compte ou assurance
Deux moyens permettent d’alimenter l’épargne-pension : un compte d’épargne-pension ou une assurance d’épargne-pension. La différence ? Le compte est basé le plus souvent sur un fonds unique créé et géré par une banque ; l’assurance intègre plusieurs fonds différents. Dans les deux cas, il s’agit de produits de branche 23, qui ne font l’objet d’aucune garantie. Même s’il demeure limité, il existe donc un risque en cas de contre-performance des fonds sous-jacents. Le panachage de plusieurs fonds permet de limiter ce risque. La garantie de la branche 21, elle, a tendance à rassurer certains clients. Il existe aussi des produits dits « de branche 44 », qui associent les branches 21 et 23.
➡️ Plafond modifié
Sur le plan légal, le changement majeur qui entrera en vigueur en janvier 2018 est la modification du plafond de déductibilité fiscale de l’épargne-pension. En 2017, il était fixé à 940 €, avec une réduction de l’impôt correspondant à 30 % de la prime. En 2018, ce plafond sera porté à 1 200 €, mais le taux passera à 25 % dès que la prime dépassera le seuil de 940 €. Dès lors, il n’est absolument pas intéressant de la dépasser si on reste en-dessous d’un seuil de 1 128 € d’épargne annuelle.
➡️ Incertitudes
De plus, l’administration fiscale n’a pas encore levé certaines incertitudes. Si, par exemple, une personne déduit 1 200 € en 2018 et revient à 940 € en 2019, aura-t-elle droit à un taux de 30 % ou de 25 % ? Actuellement, personne n’a la réponse. Par ailleurs, rien n’est encore prévu en matière de limite d’âge. Alors que certains travailleurs voient l’âge de la pension légale passer à 66 ou 67 ans, la limite d’âge pour la constitution de l’épargne reste fixée à 65 ans !