Vous envisagez de contracter un prêt ? Bien souvent, il vous sera demandé de contracter une assurance solde restant dû. Avez-vous songé à prendre celle-ci auprès d’un assureur plutôt qu’auprès d’une banque ? Ruty De Lange et Laurent Vleminckx, respectivement Directrice générale et Chief Sales Officer chez Afi-esca, nous en détaillent les avantages.
Texte : Philippe Van Lil
Pourquoi porter son choix sur un assureur ?
Ruty De Lange : « Lors d’une demande de prêt auprès d’une banque, l’emprunteur axe bien souvent toute son attention sur les taux d’intérêt. Mais ils sont aujourd’hui tellement bas que les négocier pour décrocher une réduction n’a pas beaucoup d’impact sur les mensualités du crédit à rembourser. »
« En revanche, l’emprunteur ne s’intéresse généralement que fort peu à l’assurance solde restant dû. La banque exige en effet souvent de contracter ce type d’assurance afin d’être couvert au cas où, un jour, vous seriez dans l’incapacité de rembourser, par exemple à la suite d’une incapacité de travail, d’une invalidité ou d’un décès. Or, si l’on prend cette assurance auprès d’un organisme bancaire, son montant est généralement trois ou quatre fois plus élevé que si on la prend directement auprès d’un assureur. »
Ça fait une économie de quelle échelle de grandeur ?
Laurent Vléminckx : « Le mieux est d’illustrer cela par un exemple concret personnel. Il y a cinq ans, j’ai fait un crédit pour un montant de 205.000 euros. D’un côté, si j’avais pris l’assurance auprès de ma banque, la prime annuelle aurait été de près 1.000 euros. Je l’ai prise dans notre compagnie d’assurance où elle est de… 360 euros ! Si je la souscrivais à ma banque, elle m’aurait octroyé un taux de 2,55 au lieu 2,65. »
« En clair, je rembourse actuellement 932 euros par mois à la banque au lieu de 921. En conclusion, je paye 11 euros de plus par mois à la banque, soit 132 euros par an… mais j’économise 640 euros par an sur mon assurance ! Imaginez ce que ça donne sur 20 ans de remboursement d’emprunt… »
S’adresser uniquement à une banque, c’est un « all-in » qui coûte très cher finalement…
L. V. : « Effectivement ! En recourant à un assureur, l’emprunteur récupère des milliers d’euros. Néanmoins, aujourd’hui encore, 80 % des assurances prêts sont contractées auprès des banques, contre seulement 20 % auprès des réseaux de courtage. En réalité, il faut y voir là des raisons historiques. Jusqu’il y a peu, les banques détenaient un monopole de fait dans ce type d’assurance. D’abord, parce c’était interdit de dissocier les deux : le prêt et l’assurance étaient inconditionnellement liées. »
« Ensuite parce que durant des décennies, les banques ont pu faire pression sur leurs clients dans la mesure où ces derniers pouvaient obtenir une réduction des taux d’intérêt s’ils contractaient une assurance dans leur banque. Aujourd’hui, vu que les taux sont bas, ce moyen de pression n’existe plus ! Cela étant, il faudra encore que les mentalités évoluent et que les gens apprennent à choisir leurs assurances par eux-mêmes. Chacun a la liberté de choisir une assurance où bon lui semble ! »
Le montant d’une assurance solde restant dû est généralement trois ou quatre fois plus élevé dans un organisme bancaire que si on la prend directement auprès d’un assureur.
Quels conseils donnez-vous encore aux souscripteurs d’assurance ?
R. D. L. : « Avant toute chose, je me dois de préciser que notre société ne travaille qu’avec des bureaux de courtage et non en direct avec les souscripteurs d’assurance. Le conseil que nous donnons, c’est de prendre le temps de choisir son assureur comme on le fait lorsqu’on choisit sa banque. Le client ne doit pas hésiter à faire sa propre étude de marché, en comparant les prix, les rapidités d’exécution et les garanties supplémentaires telles que l’incapacité de travail, l’invalidité permanente totale et le capital supplémentaire versé en cas de décès. »
L. V. : « Un autre conseil est d’opter pour une prime constante car les primes variables sont déjà très chères à la base. Dans le cas des primes variables, certains milieux bancaires font parfois passer ces primes du simple au double en quelques années, ce qui ne donne évidemment pas de sécurité financière au client. Un emprunteur a besoin de savoir qu’il va payer autant pendant autant de temps. Ceci explique qu’en tant qu’assureur, nous ne proposons pas de primes variables. »
R. D. L. : « Un dernier conseil est de répondre avec attention au questionnaire de l’assureur au moment de la signature du contrat, notamment sur les aspects médicaux, où il s’agit d’être le plus transparent possible. Trop souvent encore, l’assuré oublie – intentionnellement ou non – de signaler des pathologies, aussi bénignes soient-elles. Or, dans ce cas, la prise en charge peut être refusée à l’assuré. On ne saurait donc trop conseiller à l’emprunteur d’être sincère et complet dans les réponses apportées. »
3 conseils aux souscripteur d’assurances soldes restant dû :
1. Faire sa propre étude du marché
2. Opter pour une prime constante
3. Remplir le questionnaire avec attention, notamment sur les aspects médicaux