La transition écologique revêt de multiples aspects et se traduit par divers moyens d’action. L’un de ceux-ci est d’investir dans des produits financiers durables ou à impact. Ces produits répondent à des critères spécifiques. Analyse.
Texte : Philippe Van Lil
Répondre aux défis colossaux de la transition écologique
Baisse des ressources naturelles, changement climatique, réduction de la biodiversité… Les défis environnementaux sont nombreux. La transition écologique se veut une réponse adéquate en repensant en profondeur nos modèles économiques et sociaux. Ce concept intègre nombre d’aspects : privilégier les énergies renouvelables ; faire évoluer nos façons de produire, de consommer, de travailler, de vivre ensemble ; etc.
L’Investissement dit « à impact » est une étape encore plus avancée dans l’évolution de l’Investissement Responsable.
Cette transition écologique se traduit aujourd’hui de multiples manières : les entreprises font appel à des fournisseurs durables ; les pouvoirs publics octroient des incitants financiers ; les citoyens trient leurs déchets et achètent localement ; etc. Un autre axe de développement est d’investir dans des produits financiers durables ou à impact
Des critères environnementaux, sociétaux et de bonne gouvernance
Un produit financier est considéré comme durable s’il répond aux critères ESG. Autrement dit, il doit tenir compte de son impact direct ou indirect sur l’environnement (E) et la société (S) et des aspects liés à la bonne gouvernance (G). Déclarer qu’un produit financier s’inscrit dans une telle démarche ne suffit pas. On pourrait, dans ce cas, avoir affaire à un simple effet de communication trompeur, en un mot à du « greenwashing ». C’est pourquoi les critères ESG sont relativement précis.
Ces critères sont définis par plusieurs organismes, règlements et labels. Au premier rang de ceux-ci, le règlement européen SFDR impose aux acteurs de la finance une transparence concernant les risques et impacts négatifs liés à la durabilité dans leurs processus d’investissement et de conseil.
Pour sa part, le label Towards Sustainability combine trois exigences : la transparence, l’analyse ESG sur l’intégralité des portefeuilles, ainsi que des exclusions du recours massif à des produits comme le charbon.
S’il y a de nombreuses définitions et différences d’interprétations sur ce qui est durable ou non, il existe néanmoins un relatif consensus sur une série de critères ESG. Ainsi, les produits financiers durables ne peuvent en aucun cas être liés à l’industrie de l’armement ou du tabac, au non-respect des droits humains et au travail forcé des enfants. Ils ne peuvent être liés à des activités considérées comme controversées telles que l’énergie nucléaire que si la raison pour laquelle le financement revêt un caractère durable est clairement expliquée. Les gestionnaires de produits durables doivent aussi expliquer de façon claire, transparente et compréhensible leur stratégie d’investissement. Ce ne sont là que quelques exemples.
Investissements à impact : encore un pas plus loin
L’investissement dit « à impact » est une étape encore plus avancée dans l’évolution de l’Investissement Responsable. Comme le produit financier durable, il vise à respecter les critères ESG mais, en plus, il a pour but de générer un bénéfice mesurable pour la société et l’environnement. Ici, on investit pour la prospérité de l’humain et de la planète via des actifs qui satisfont aux Objectifs de développement durable (ODD) établis en 2015 par l’ONU.
Au nombre de 17, les ODD incluent notamment l’éradication de la pauvreté, la lutte contre la faim, la bonne santé et le bien-être, l’accès à une éducation de qualité, l’égalité entre les sexes, l’accès à l’eau salubre et à l’assainissement, l’accès à des emplois décents, la réduction des inégalités, la lutte contre les changements climatiques ou encore la justice et la paix.
Cas pratiques
Sur les quelque 879 milliards d’euros d’actifs qu’il gère au niveau mondial, le gestionnaire d’actifs AXA Investment Managers (AXA IM) dispose de 568 milliards d’euros d’actifs intégrant des critères ESG, durables ou à impact.
Dans le souci de transparence évoqué plus haut, le règlement SFDR exige de catégoriser les gammes de produits financiers durables. AXA IM s’est plié à l’exercice. Ainsi, 85 % de ses fonds présentent des caractéristiques environnementales ou sociales et intègrent des critères ESG ; 5 % sont considérés comme durables ou à impact ; 10 % intègrent et évaluent les risques de durabilité. Autrement dit, 90 % de ses actifs remplissent totalement ou partiellement les critères de durabilité.
Marco Morelli, Executive Chairman d’AXA IM, précise que « ces chiffres illustrent le fort degré d’avancement d’AXA IM concernant l’Investissement Responsable. Notre politique en la matière s’est considérablement renforcée au cours des années, notamment par nos politiques d’exclusion et nos méthodologies de notation ESG internes, combinées à nos initiatives d’engagement actionnarial actif. Nous avons l’ambition d’être un leader mondial à cet égard. »
Un gestionnaire d’actifs engagé
À plus d’un égard, AXA IM a une démarche exemplaire en matière de durabilité.
➯ 90 % des actifs sous gestion de l’entreprise sont classifiés articles 8 et 9 selon la réglementation européenne SFDR. Autrement dit, soit il s’agit d’investissements durables ou à impact, soit ceux-ci intègrent des critères ESG.
➯ L’an dernier, AXA IM a décidé de s’associer à la Fondation Access to Medicine, une organisation indépendante à but non lucratif basée aux Pays-Bas. Elle a effectué une donation de 500.000 euros à la fondation pour ses activités relatives à la prévention des maladies infectieuses et aux pandémies telles que le Covid-19.
➯ Le gestionnaire de fonds s’est engagé à allouer 5 % de ses frais de gestion des fonds à impact à des projets philanthropiques.
➯ En septembre dernier, l’entreprise a lancé le Prix AXA IM pour la Transition climatique, en collaboration avec le Fonds AXA pour la Recherche. Objectif : reconnaître la contribution innovante de la recherche en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Cette initiative fait écho au dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui adresse un sérieux avertissement à l’humanité quant à son impact sur l’environnement.
➯ Question d’agir en toute transparence à l’égard des distributeurs et des investisseurs, AXA IM a décidé, en octobre dernier, d’inclure le mot «ACT » dans le nom de ses fonds ESG les plus poussés et ce, afin non seulement d’identifier facilement les solutions d’investissement responsables, mais aussi de faciliter la comparaison des différents produits proposés sur le marché en matière d’intégration ESG.
➯ Last but not least, le gestionnaire d’actif s’est engagé à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici à 2050 au plus tard pour l’ensemble de ses actifs. Il a aussi pris l’engagement d’intégrer les considérations ESG dans ses propres activités, de la sélection des titres à sa culture d’entreprise en passant par la façon dont il gère ses opérations au quotidien.