Peu de gens sont familiarisés avec tout ce qu’une assurance-vie a à offrir. Si vous parlez d’une « assurance-vie » à un citoyen lambda dans la rue, il pensera souvent spontanément à l’un ou l’autre film américain dans lequel une personne empoche une grosse somme d’argent après un décès, le plus souvent dans des circonstances obscures. Étrangement, ce type d’assurance-vie, à savoir une assurance-décès pure qui permet de s’assurer et de léguer un montant par exemple à son partenaire ou ses enfants en cas de décès, est une des assurances les moins fréquemment souscrites. Les gens ont tendance à bien assurer leur voiture ou leur maison mais font preuve d’une plus grande retenue lorsqu’il s’agit d’eux-mêmes. Cette attitude est compréhensible (« la mort » est un sujet dont on n’aime pas parler) mais est en réalité totalement injustifiée.
Cela ne signifie pas que le Belge moyen n’a pas d’assurance-vie. L’inverse est même vrai. Les assurances-vie sont largement répandues. Les gens n’en ont toutefois souvent pas pleinement conscience. Saviez-vous par exemple que de nombreuses formules d’épargne et d’investissement sont en fait des assurances-vie ? Ou que la pension complémentaire que votre employeur constitue pour vous se présente le plus souvent également sous la forme d’une assurance-vie ? Il en va de même si vous cotisez chaque année à l’épargne-pension. Et, lorsque vous avez contracté votre crédit hypothécaire, votre banquier vous a évidemment demandé de souscrire également une assurance solde restant dû.
Comme vous le voyez, le terme « assurance-vie » a une portée très large. Cette assurance offre un grand éventail de possibilités, quelle que soit la phase de la vie dans laquelle vous vous trouvez. Mais penchons-nous un instant d’une manière plus approfondie, non sans une certaine retenue, sur ce que l’on appelle la « dernière phase de la vie ». Après une vie de dur labeur, vous bénéficiez d’une pension bien méritée. Vos enfants ont quitté la maison et vous avez, espérons-le également, constitué de belles économies. Vous vous posez peut-être la question de savoir s’il ne serait pas sensé de léguer déjà une partie de vos économies à vos enfants ou petits-enfants. Mais comment vous y prendre au mieux pour ce faire ?
Ce qui rend les assurances sur la vie si particulières, c’est le fait qu’elles constituent, grâce à la possibilité de les adapter « sur mesure », un instrument idéal pour organiser votre succession comme vous l’entendez. Cela est notamment dû au fait que, dans le cadre d’une assurance-vie, vous pouvez opérer une distinction entre trois parties : la personne qui souscrit l’assurance et paie la prime (le preneur d’assurance), celle sur laquelle porte l’assurance (l’assuré) et celle à qui le capital est versé (le bénéficiaire).
Léguer de l’argent par le biais d’une assurance d’épargne ou d’investissement
En versant une partie de vos économies dans une assurance-vie, vous pouvez déterminer totalement librement à qui bénéficiera cet argent si vous décédez. Vous ne devez pour ce faire pas rédiger de testament, ce qui vous permet d’épargner pas mal de frais. Vous indiquez dans la police d’assurance qui recevra l’argent. Cela peut se faire en désignant le bénéficiaire par son nom ou en optant pour une description plus générale comme « mes enfants ». Si votre situation familiale change, vous pouvez par la suite encore modifier le bénéficiaire à tout moment.
Lors d’un décès, les droits de succession peuvent être élevés, même en cas d’héritages en ligne directe. Afin de faire quelque peu baisser la facture des droits de succession, vous pouvez envisager de léguer directement une partie de votre épargne à vos petits-enfants par le biais d’une assurance-vie. En désignant vos petits-enfants au lieu de vos enfants en tant que bénéficiaires, vous sautez une génération. Vous veillez ainsi à ce que des droits de succession ne doivent être payés qu’une seule fois.
Une autre piste intéressante peut être ce que l’on appelle une assurance « sur deux têtes ». Dans ce cas, il y a deux preneurs d’assurance et deux assurés, par exemple, votre partenaire et vous-même êtes à la fois l’un et l’autre. Lors du premier décès, l’assurance poursuit simplement son cours. Ce n’est qu’au deuxième décès que l’assurance sera versée et que des droits de succession seront dus.
Couvrir les droits de succession au moyen d’une assurance-décès
Grâce à une assurance-décès, vous pouvez veiller à ce que votre partenaire ou vos enfants puissent continuer à s’en sortir financièrement après votre décès. Le capital qui est libéré peut par exemple les aider à payer les droits de succession.
Une telle assurance peut être un complément utile à une donation via un don manuel ou bancaire. En n’enregistrant pas la donation, vous ne payez pas de droits de donation. Un risque est toutefois lié à une telle opération : si vous décédez dans les 5 premières années (en Wallonie et prochainement aussi en Flandre et à Bruxelles), vos héritiers doivent alors payer des droits de succession. Grâce à une assurance-décès, vous prévoyez une solution financière pour couvrir cette période d’incertitude de 5 ans.
Comme vous pouvez le constater, une assurance-vie offre bien plus que ce que les films peuvent laisser entendre. Elle permet une multitude de possibilités, adaptées à votre propre situation et à vos propres besoins. Faites-vous toutefois bien conseiller, surtout lorsqu’il s’agit d’une matière aussi complexe que la planification successorale. Votre assureur ou votre intermédiaire d’assurances vous apporteront volontiers leur aide.