Le constat est imparable : les deux années d’euphorie immobilière qui ont suivi le confinement du printemps 2020 sont bel et bien derrière. Olivier Carrette, CEO de l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier.
En 2023, le marché résidentiel s’est fait plus rigoureux, se focalisant sur une nette diminution du nombre de transactions, que les professionnels, sur le terrain, évaluent entre 10 et 20 %. Cette baisse reflète également les difficultés auxquelles ont été confrontés les candidats acquéreurs.
« Ce ralentissement est avant tout dû à la remontée subite et violente des taux d’intérêt, plus exactement d’ailleurs au fait que les candidats n’ont pas encore eu le temps de s’habituer à des niveaux tournant autour des 4 % plutôt que sous les 1,5 %, quand bien même restent-ils encore historiquement bas », explique Olivier Carrette. « à quoi s’ajoutent la baisse du pouvoir d’achat disponible pour le logement suite à l’inflation du panier alimentaire des ménages et, surtout, la frilosité des banques, objectivée par des conditions d’octroi de crédits encore plus strictes qu’auparavant. » Dans certaines localités du pays, c’est aussi la rareté des appartements neufs qui est en cause : en 2018, 22,7 % des appartements vendus sur le marché belge étaient neufs ; en 2023, seulement 14,3 %, soit le plus petit pourcentage enregistré au cours des cinq dernières années.
En 2018, 22,7 % des appartements vendus sur le marché belge étaient neufs ; en 2023, seulement 14,3 %.
« En Flandre, la décision du Gouvernement de contraindre légalement l’amélioration du score PEB (performance énergétique des bâtiments) dans un délai de 5 ans après la signature de l’acte d’achat n’est pas non plus anodine dans le refroidissement de l’activité, alors que les deux autres Régions du pays ont opté pour un accompagnement ou pour des avantages fiscaux », précise notre interlocuteur.
Le ralentissement des transactions immobilières connu cette année est avant tout dû à la remontée subite et violente des taux d’intérêt.
De plus, « les candidats acquéreurs sur le marché du neuf n’imaginent plus se passer de l’exigence d’un score élevé de performance énergétique pour le logement qu’ils convoitent ».
Si ces mêmes propriétaires sont bien conscients de l’importance d’avoir un logement durable – par devoir civique pour la planète et pour l’environnement, pour réduire leurs factures énergétiques, pour leur confort de vie ou parce que des réglementations plus strictes l’exigent –, ils sont encore peu nombreux à être disposés à se lancer dans d’onéreux travaux de rénovation : la moitié selon l’enquête d’une grande banque, tout au plus un quart selon celle d’une de ses homologues. Question de coûts – de la rénovation, des matériaux – et de budget !