On considère encore souvent que le bois est réservé à des immeubles de petite taille, telles que des maisons familiales. Ce n’est plus le cas : depuis une dizaine d’années, les évolutions techniques permettent d’y recourir pour des immeubles bien plus grands, avec des avantages environnementaux évidents.
Comme le souligne Laurent Riche, Administrateur délégué de Stabilame, « de nos jours, on construit des immeubles en bois pouvant atteindre près de 100 mètres de haut. » Pour l’essentiel, sa société recourt à la méthode CLT – pour « bois lamellé croisé ». Elle utilise des panneaux assemblés par collage de trois, cinq ou sept couches alternées de planches en forme de X et de Y. « Réalisés en atelier, ces panneaux de 12,5 sur 3,2 mètres peuvent être prédécoupés, en prévoyant des ouvertures pour fenêtres, portes, gaines techniques, etc. »
Les bois de l’entreprise proviennent essentiellement de résineux, utilisés depuis longtemps pour des applications industrielles. « Les bois de feuillus sont beaucoup moins courants pour le CLT, notamment parce qu’ils ne font pas encore l’objet de normes de standardisation bien établies », précise notre interlocuteur.
Des avantages environnementaux évidents
Sur le plan environnemental, les avantages de recourir au bois sont évidents. Outre qu’il s’agit d’un matériau naturel, « son origine est à plus de 80 %, dans notre cas, située dans un rayon inférieur à 300 km autour de l’entreprise. En outre, nous sommes aujourd’hui la seule entreprise en Belgique à disposer d’un label biosourcé pour une grande partie de notre processus de fabrication. Les conclusions d’une étude sur l’un de nos projets de construction en bois d’un village de vacances démontrent que son impact environnemental est réduit de moitié par rapport à un mode traditionnel en maçonnerie. »
Stabilame est également la seule entreprise belge ayant des matériaux de construction en bois déjà intégrés au logiciel Totem. « Conçu par les autorités publiques, il permet d’établir un score environnemental pour les projets de construction, en fonction du caractère local de la fabrication, de la transformation et de la main-d’œuvre. À terme, ce score aura une influence importante dans le cadre de l’octroi de marchés publics », estime Laurent Riche. Il déplore néanmoins le fait que les pouvoirs publics ou les grands investisseurs ne connaissent pas encore suffisamment les évolutions technologiques liées au bois et donc ce qui est réalisable en matière de grandes constructions.