Aménageur urbain et développeur de projets immobiliers, citydev.brussels entend rendre la Région bruxelloise durable, tant sur le plan économique que social et environnemental.
Comme l’explique, Benjamin Cadranel, administrateur général de citydev.brussels « à la base, nos deux métiers sont l’accueil d’activités productives et économiques en ville, et la rénovation urbaine, essentiellement au moyen de construction de logements abordables. Avec la conviction très forte que le fait d’accueillir et d’intégrer dans le tissu urbain des activités économiques participe aussi à la régénération urbaine ».
L’idée est donc de créer une ville mixte, où l’on peut produire sans dépendre autant des flux internationaux et en luttant contre l’étalement urbain, injuste sur le plan social, peu fonctionnel sur le plan économique et catastrophique environnementalement.
Nous sommes convaincus qu’intégrer des activités économiques dans le tissu urbain participe aussi à la régénération urbaine.
« Depuis 2009, citydev.brussels construit uniquement des logements passifs. Nos standards ont d’ailleurs servi en grande partie de base à la fixation de la norme devenue obligatoire en 2015 en région bruxelloise. Nous essayons donc, par nos projets pilotes, de fixer les bases d’un avenir durable, résilient et socialement responsable », précise B. Cadranel. Parmi les priorités, la consommation énergétique, la production d’énergie renouvelable par les bâtiments et la réduction de l’empreinte carbone, autant d’éléments repris dans les cahiers de charges.
Un pôle d’innovation faisant la part belle à la cohésion sociale
C’est dans la volonté de développer un pôle pour l’innovation en matière de développement durable que Greenbizz I a vu le jour en 2016, au cœur du quartier Tivoli GreenCity à Laeken. Il dispose de 17 modules pour des ateliers de production et d’un incubateur de 2.800 m². Un projet qui a porté ses fruits, les demandes étant plus nombreuses que l’espace disponible. Comme le détaille Florence Scottini, développeur de projet chez citydev.brussels,
« l’incubateur visait à aider des petites startups dans leur lancement. D’où l’intérêt pour celles-ci de disposer d’une surface, pour y développer leurs idées et tester des prototypes, avant de passer à la phase de production à plus grande échelle ». Greenbizz II, dont l’avis de marché sera lancé dans les prochains mois, viendra élargir cet écosystème d’innovation et offrira 33 ateliers de 50 à 400 m² sur plusieurs étages ainsi qu’un espace coworking, un espace horeca et un projet d’agriculture urbaine.
Avec, par extension, la volonté de créer un système de cohésion sociale et d’échange entre les différents acteurs. « L’objectif de Greenbizz II est de disposer de surfaces supplémentaires pour accompagner davantage les entreprises. Tout en prolongeant la réflexion au-delà du bâtiment, dans une volonté de cohésion sociale. D’où une participation citoyenne, qui nous a permis d’identifier que le quartier avait besoin d’un horeca accessible non seulement aux entreprises, mais aussi aux habitants. »
Un laboratoire dédié au circulaire
« Greenbizz I était déjà très innovant, allant plus loin que les réglementations en vigueur », poursuit F. Scottini. « La volonté avec Greenbizz II est de développer les nouvelles thématiques, comme la réversibilité technique et spatiale, mais aussi la reconversion des lieux. Dans cette optique, nous avons eu une réflexion avec Bruxelles-Environnement, pour intégrer ces aspects dans le Cahier spécial des Charges. »
« En matière de circularité, nous imposons un coordinateur d’économie circulaire qui doit assister le bureau de conception dans toutes les démarches liées à cette matière », explique Laurie Verheyen, coordinatrice du programme IRISPHERE et de la Stratégie Économie Circulaire chez citydev.brussels. « Mais nous innovons en ajoutant l’obligation d’avoir un coordinateur réemploi qui va assister l’entrepreneur dans la recherche de gisements de matériaux dès la conception du projet et dans un second temps, certifier les matériaux de réemploi qui auront besoin de l’être. Autre innovation, l’assistance d’un bureau de contrôle qui rapportera à citydev. brussels, avec une mission de contrôle classique pour un chantier de ce type, mais aussi d’assistance dans la mission de réemploi.
L’objectif est aussi que le critère d’attribution des marchés ne soit plus uniquement le prix, mais aussi la durabilité : « Nous faisons le pari d’aller dans cette direction pour montrer l’exemple et encourager le secteur à se montrer innovant, d’où l’importance d’être bien assistés pour réussir, d’autant plus que les attentes en la matière sont grandes », souligne L. Verheyen.
Afin de valider la maturité du marché par rapport aux ambitions circulaires du projet, citydev.brussels a consulté les professionnels du réemploi, ainsi que le secteur de la construction. « Le retour a été très positif tant sur la démarche de consultation que sur les objectifs circulaires de Greenbizz II. Tous les acteurs concernés attendent avec impatience que des projets ambitieux sortent des cartons, pour démarrer l’expérimentation à grande échelle et se structurer. C’est rassurant de constater qu’ils sont prêts à nous suivre dans cette démarche vertueuse », conclut L. Verheyen.